Behind the computer

pseudo: esperanzaheart.   âge: 18 ans.   pays: France.   comment as tu connu we could be heroes?: Mon ami Bazzart, bien sûr ! **   ton avis: Bien ... IL VA TOUT PETER SA MEME EN STRING LEOPARD !      dernier mot: upaloopaday ! crédits gif, icon et avatar: shiya, & tumblr .. je peux pas être plus précise, sorreh sorreh !

John Green a écrit : "sans souffrance, comment connaître la joie ?" Et bien que John Green soit l'un de mes auteurs favoris (pour ne pas dire mon) je ne peux pas être totalement d'accord avec cette citation. On peut très bien être heureux sans avoir souffert, on n'est pas obligatoirement obligé de vivre un deuil, un chagrin d'amour ou un quelconque traumatisme pour apprécier les joies de la vie. On peut le faire, juste en regardant autour de nous. Regardez autour de vous. Certes, il y a des gens plus heureux. Beaucoup plus heureux et qui ont beaucoup plus de chances que vous (la chance, autre concept que je trouve ridicule, mais passons), il y aura toujours quelqu'un de mieux. Quelqu'un dont vous envieraient tellement la vie que vous finirez par détester cette personne au fond de vous parce qu'elle a tout ce que vous avez toujours désiré. Mais prenez les choses du bon côté, il y aura aussi toujours pire. Vous voyez cette vieille femme là-bas . Son mari vient de mourir et sa seule et unique famille, sa fille, la place en maison de retraite pour pouvoir se la couler douce à Vegas avec son nouveau fiancé. En parlant de fiancé, vous voyez le gars, ici ? Larguer devant l'hôtel. Sa prétendue c'est enfui avec son frère et il doit désormais supporter les dîners en famille les plus horribles de l'univers. Oh, et la gosse là, dans le parc. Non, c'est bien une fille. Si elle a les cheveux si courts, c'est parce qu'elle est atteinte de leucémie. Eh oui, elle n'a que sept ans. Alors vous voyez, y aura toujours pire. On a beau se plaindre des petits soucis du quotidien, parfois on devrait apprendre à arrêter de se plaindre et apprendre à apprécier notre futur au lieu de détester notre présent, parce que nous, contrairement à d'autres, on a le temps. Tout le temps de changer notre existence et de devenir aussi heureux que ceux qui ont tout, tout de suite. Enfin bref, moi c'est Jersey. Ou, Alessandra Tayde Augustina Jillian Marquez. Ouais, Jersey. Je suis venue au monde un soir de décembre de l'année 1973 à Linden, dans le New Jersey (d'où le surnom, tu suis ?) Anyway. J'aimerais vous raconter que je suis le fruit de l'amour inconditionnel, passionné et éternel de deux amants prêts à parcourir les États-Unis côte à côte et a vivre d'amour et d'eau fraîche ... Seulement la vérité, est un peu moins "roman à l'eau de rose". Mes parents étaient plutôt du style vivre de bière bon marché et d'herbe. Des hippies dans l'âme. Ma mère avait fugué à seize ans pour s'enfuir à l'autre bout du pays avec ce gars, là. Oui, oui, celui avec les cheveux en queue de cheval et la veste en jean's délavé. Mon père. Ils étaient ados, ils se croyaient libres et invincibles. Ils avaient quitté leurs Alabama natale pour découvrir le monde en mode peace'n 'love ! Ou du moins, les quelques états entre Tuscaloosa & Linden. Ils passaient leur temps à se disputer et à se foutre sur la gueule, il paraît même que j'ai failli venir au monde à l'arrière d'un van rempli de fumé de joints au beau milieu d'une autoroute alors qu'ils argumentaient sur le sujet fâcheux : rentrer à la maison pour élever l'enfant ou continuer la route malgré le fait qu'un groupe de hippies ne soit pas vraiment la place d'un nouveau-né. Finalement, ils prirent leurs décision. Ils rentraient à Tuscaloosa quand j'avais presque un an et s'installaient dans la maison de mes grands-parents faute de ne pas trouver de travail décent (certainement à cause du manque de diplôme et de leur très jeune âge). Enfin bref, nous vivions une vie plutôt banale à ce qu'on m'a raconté. Une vie assez calme, il paraît que mes parents étaient comme dirait ma grand-mère rentrée dans le "bon chemin". Mon père avait finalement dégoté un job de livreur dans une toute nouvelle entreprise de la ville. Il subvenait à nos besoins au mieux tandis que ma mère passait ses journées à la maison à s'occuper de moi. J'avais trois ans quand elle fut internée dans l'hôpital psychiatrique le plus proche. Elle avait toujours eu des problèmes mentaux, mais renoncer à sa jeunesse pour devoir s'occuper d'un bébé l'avait apparemment fait disjoncté. À ce qu'on m'a raconté, elle aurait essayé de me noyer dans la baignoire, original, n'est-ce pas ? Un an après son internement elle avait été retrouvée morte, pendue dans sa cellule. Pendant ce temps, alors que j'étais à la garde de ma grand-mère, mon père avait gravi les échelons pour devenir directeur de magasin et gagnais désormais assez d'argent pour attirer les croqueuses de diamants fraîchement divorcés. Il épousa Sybile, ma "belle-mère" peu après et partit vivre en Arizona avec elle et ses deux enfants. Je fus donc élevé en majeure partie par ma grand-mère qui prenait beaucoup plus soin de moi que n'importe qui au monde. Elle se sentait seule depuis le décès de son mari des années plus tôt et m'avoir à la maison la remplissait de bonheur. Du mois, c'est encore ce qu'on m'a dit. Abuela était la personne qui comptait le plus au monde à mes yeux. Quand elle succomba à l'âge l'année de mes treize ans, je fus dévastée. Je n'avais jamais vraiment fait face à un décès, j'étais trop jeune pour me rappeler celui de ma mère et même si j'avais souffert du départ de mon père, tous les deux nous n'avions jamais vraiment été proches. Abuela était tout ce que j'avais dans ce monde, et un jour, elle n'était tout simplement plus de ce monde.

Doooonc, j'avais treize ans. Je venais de perdre la seule famille qu'il me restait en ville et j'étais une fillette complètement livrée à elle-même. C'est à ce moment que je fus placée chez Becki. Elle vivait dans l'arrière de la ville sur un terrain de camping dans un mobile-home plutôt accueillant quoique miteux. Bon, je l'avoue, c'était horrible. Mais à ce que j'ai entendu dire, c'était mieux que les services sociaux. Mon père lui ayant confié ma garde, Becki empochait toutes les aides de l'État destinées à payer mes études et les utilisait pour se payer de l'alcool et des cigarettes. Ou bien alors, offrir des cadeaux hors de prix aux losers qui séjournaient parfois dans son lit et qui la larguaient dès le lendemain (cadeau en poche, bien sûr). Très jeune, je dut alors prendre de moi-même. À quatorze ans je distribuais le journal pour me faire de l'argent de poche (argent que je dissimulais à la vue de l'autre peau de vache) et finalement à l'âge de seize ans je fus engagée dans le seul et unique fast-food de la ville. Celui qui me faisait porter un uniforme horrible pour servir de la malbouffe à une bande de gosses de riches attardés qui passaient leur temps à lancer des remarques désobligeantes sur ma tenue ou ma famille. J'endurais sans broncher, espérant secrètement qu'un jour l'un d'eux s'étoufferait avec l'une de ses frites. Vous y croyez, vous ? Seize ans ! On est censé être rempli de joie de vivre ! Être heureux et épanoui ! Et moi j'étais coincée dans un fast-food. Mon quotidien ressemblait à un véritable calvaire. Lycée, boulot, rentré à la maison pour faire le ménage et la cuisine pendant que ma "tutrice" se faisait bronzer sur la "terrasse" devant le taudis qui me servait de maison et passer le reste de la soirée à étudier et tenter de faire dégager l'odeur d'huile de frite de mes cheveux. Une vie de rêve. L'American Dream par excellence. J'étais pourtant persuadé qu'un jour ma vie allait changer. Que je ne pouvais pas endurer cet enfer indéfiniment. Et puis un jour, tout a bien fini par changer.

Tout à empirer. " Il y a des personnes qui marquent nos vies, même si cela ne dure qu'un moment. Et nous ne sommes plus les mêmes. " Je ne suis plus sûre de quel abruti à écrit ça, mais le fait est qu'il n'avait pas tort. Malheureusement pour moi, je l'ai découvert à mais dépends. Je l'ai rencontré un soir au fast-food. Il était avec cette bande de débiles mentaux qui me surnommaient tous en coeur "miss casse-croûte". Pourtant, il ne riait pas. À aucune de leurs blagues et je le surprenais même parfois alors que je m'éloignais, sermonné cette bande de macaques qui lui servaient d'amis sur leurs moqueries d'enfants de primaire. Je sais, ça va paraître cul-cul et HORRIBLEMENT banal, mais il était différent. Comme, carrément pas de cette planète. En bien ! Il était plus mature, mais c'était un éternel gamin dans le fond. Il était gentil et attentionné et son sourire mon Dieu, son sourire. Il me faisait fondre en un instant. Et je le détestais pour ça. Je le détestais et je ne m'en cachais pas. Je le rembarrais à chaque fois que j'en avais l'occasion et alors il me sortait son fameux sourire en coin et BAM me sortais une repartie sarcastique qui me faisait me demander si j'avais envie de lui coller mon poing dans la figure ou lui sauter dessus. On passait notre temps à se chamailler, enfin, je me chamaillais et il me mettait hors de moi en ne s'énervant jamais. Même quand on était officiellement en couple (parce que oui, bien sûr qu'on a fini en couple ne vous regardez jamais de teen movie ? les deux qui se détestent finissent TOUJOURS en couple) eh bien, on se criait toujours autant dessus ! Enfin, je criais. Comme je l'ai dit, il ne se mettait jamais en pétard ! C'était comme se disputer avec un miroir parlant qui vous balancerait à la figure après chaque insulte un "comme tu es belle" ou un "tu sais que j'aime quand tu serais en colère ?" Il me rendait folle. Dans tous les sens du terme. Ce garçon me rendait folle. Et au fond, je savais ce que je faisais, j'essayais de le dégouter. De le faire fuir parce que j'avais cette peur incontrôlable de me faire briser le coeur. De me faire briser le coeur et de finir en dépression, dans un asile, comme ma mère. Je crois qu'il s'en était également rendu compte. Je crois d'ailleurs que c'est pour ça qu'il ne cédait pas et refusait de se disputer avec moi, il voulait me forcer à admettre que nous étions heureux. Que j'étais heureuse, et que le bonheur, ça me foutais une peur bleue.

Et puis un jour, je crois que je l'ai trop poussé. Nous roulions dans son pick-up et j'ai entamé une enièmme prise de bec sachant pertinemment qu'il allait vouloir me calmer. C'est ce qu'il fit, il tenta de me calmer mais cette douceur, cette gentillesse cette façon qu'il avait de tout garder pour lui et de tout canaliser me mettais hors de moi ! Je le cherchais. Encore et encore jusqu'à ce qu'il sorte enfin de ses gonds. Ce fut la première et la dernière fois que je le vis en colère. Véritablement en colère. Et je ne m'en souviens même pas. Tournant le visage pour me regarder il ne vit pas arriver la voiture en fasse, quand il mit un coup de volant pour l'éviter c'était trop tard et il encastrait la voiture dans un arbre. Ne portant pas ma ceinture de sécurité je fus expulser du pick-up. Oui, la vie est une salope, mais sur le coup elle fut clémente. Je ne décédais pas dans cet accident. Lui fut seulement amocher, jambe cassée, bras également et égratignures un peu partout tandis que je fus plongée dans le coma. J'y restais 4 longs mois et à mon réveil, plus rien. Je ne me souvenais plus d'une seule petite chose de mon passé. Ni de mon nom, de mon âge, de ma famille ou du nom du garçon que j'aimais et qui m'avaient mise dans ce lit d'hôpital. Ils avaient un nom pour ça, tout ce que j'en ai retenu c'est "amnésie". J'étais amnésique. Les médecins n'avaient aucune idée de quand j'allais pouvoir retrouver la mémoire. Peut-être dans trois heures, deux jours, 5 ans ou bien jamais. Ce genre de traumatisme était assez violent pour qu'ils ne puissent savoir quand cela pouvait revenir. En attendant, je devais vivre une vie dont je n'avais plus aucun souvenir. J'avais certes encore les bases, je savais écrire, lire, compter, mais plus rien de personnel. Plus rien de sentimental. Tout ce qui comptait un minimum et qui m'étais resté, était la musique. C'est tout ce que j'avais désormais. Mon bloc-notes et mes paroles.