ex petite-amie

☮ Lux joplin (Red Hots — Sky Ferreira ◭ Et coupe coupe coupe.

« Pourquoi avez-vous été internez mademoiselle Joplin ? »
Parce que j’ai tenté de me suicider en me coupant les veines au niveau du poignet, après que mon père n’ait pas eu envie de m’aider à surmonter le fait que le fils de sa nouvelle femme me violer depuis un an alors que je n’avais que 14 ans. Je venais d’avoir 15 quand il l’a apprit. Il a préféré sa nouvelle famille à moi.

« Et comment vous sentez-vous depuis que vous êtes arrivez ? D’ailleurs, depuis combien de temps êtes-vous ici ? »
Je suis ici depuis 6 mois maintenant. Et je dois dire que je me sens bien. J’ai rencontré un garçon. C’est bizarre parce que ça ne me fait même pas peur d’avoir confiance en lui. Comme si je n’étais même pas traumatisé par Hadrien. Pourtant ma présence ici devrait prouver le contraire non ? Mais Tate est différent. Je me sens bien grâce à lui. Mais aussi par qu’ici j’ai l’impression que rien ne peut m’arriver.

« Et donc, est-ce que vous ressentez le besoin ou l’envie de sortir ? »
Non, pas pour l’instant, je n’ai pas envie de partir et d’affronter le monde extérieur. Je suis assez lucide sur ma fragilité. Si je sors maintenant, je reviens dans moins de 10 jours. Et puis, je n’ai nulle part où aller.


◭ Ici ailleurs c’est pareil.

Finalement, deux mois plus tard j’étais dehors. Et Tate m’a généreusement accueillit chez lui. Ses parents, très ouvert et très attentionné, on comprit que l’un avait besoin de la présence de l’autre pour se sentir bien. Notre cohabitation était simple, ou presque. Bien sûr nous avons eu des disputes mais ce n’était jamais bien méchant. Tate a retrouvé sa place au sein du groupe de rock dans lequel il était avant et moi, en tant que petite amie timbré, j’ai été accepté pour ce groupe de charmants énergumènes ! Malheureusement côtoyé ce monde nous a fait plonger dans quelques choses pour nous permettre d’oublier. Mon second prénom semblait être prédestiné.

« Tu veux quoi MJ ? » Mes yeux cherchent la source de la voix. Je ne sais plus très bien où je suis. Je baisse les yeux, voit un t-shirt trop grand sur moi et j'essaye de me remémorer la veille. C'est difficile, ça tambourine dans ma tête. « J'te prend un joint quand je reviens. » Je sors sur le balcon, à moitié nu j'en ai bien conscience. Mes jambes se recouvre de frissons alors que je m'assois sur une chaise en plastique. Je regarde autour de moi, certains on dormit sur le balcon. Je ramène mes jambes contre moi et essaye de me rappeler pour quoi est-ce que j'me fou en l'air comme ça. Et puis je sais. Je repense ma mère, à Hadrien et à mon père. Et je comprends que si je me fous en l'air c'est parce que je ne m'en suis toujours pas remise, malgré la thérapie et tout le toin toin qui s'en suit. Je me dégoûte. Il est environ seize heure, je viens de me réveiller, j'ai faim, la gorge sèche, je rentre et m'assois sur les genoux de Tate. Nous nous connaissons depuis que je suis arrivée à l'hopital, il a été le premier à me parler. Ce que j'ai du mal à comprendre puisqu'en fait, nous n'avions rien en commun, sauf le fait que nous avions tenter de mettre fin à nos jours.  Apparemment, ce n'était pas quelqu'un de sociable avant que j'arrive. Alors pourquoi moi ? Il embrasse tendrement la peau nue de ma nuque, je frissonne au contact de ses lèvres, c'est tellement bon ! J'allume le joint qu'il vient de me faire. Je tire dessus, nonchalamment, ça n'a pas d'importance tout ça. C'est triste. Les choses changent rapidement et tandis que je laisse le joint sur la table pour qui le voudra, je me retrouve dans les bras de Tate, dans un lit qui n'est pas le notre. Et comme d'habitude, alors que nous sommes tous les deux dans les vapes nous couchons ensemble, tout en planant. On ne sait plus si c'est le pied de faire l'amour ou si c'est juste le joint qui nous fait cet effet là. Au fond, on est juste content d'être dans les bras l'un de l'autre. On passe juste notre temps à se détruire. « Lux ... Tu devrais penser à manger de temps en temps. » Je me lève, enfile le t-shirt qu'il portait tout à l'heure et mon jeans que je retrouve dans la chambre. Cela me fait me demander combien de fois j'ai couché avec lui depuis 24h00. Une cadence infernale. C'est ça ma vie. « J'ai pas faim. J'ai jamais faim. J'suis au fond du trou et j'continue de creuser, je fais tellement pitié. J'vais crever mec, tel une toxico j'vais crever seule avec mon joint. Et je ne manquerais à personne. » Il s'avance vers moi, embrasse mon cou, la moindre parcelle de peau nue qu'il trouve. Il m'oblige à venir se blottir contre lui. « Tu me manqueras à moi. J'sais pas ce que je ferais si je t'avais pas. » Un sourire imperceptible naquit sur mes lèvres. « Tu serais surement fou amoureux de ta guitare. » Je m'écarte de lui, retourne prendre mon joint sur la table, prend mon sac et quitte le petit appartement rempli de gens trop ivre ou trop défoncé pour se réveiller. Au moins un d'eux ne se réveillera pas. Je n'en suis pas encore là. Les joints ça me fait du bien c'est tout. Je suis sur une pente glissante. En quelques secondes Tate m'a rattrapé, il glisse sa main dans la mienne et la serre fort fort fort, plus fort que jamais, à en faire blanchir nos jointures. Puis il s'arrête et m'attrape par les épaules. « J'm'en fou de sombrer avec toi Lux, t'es la meilleure chose qui m'soit arriver dans la vie d'accord ? Et j'te promet que si tu meurs je le supporterais pas. » J'ai envie de pleurer. A moitié parce qu'il m'appelle Lux ce qui est rare. Mais aussi parce que ce qu'il me dit là, c'est beau. Et j'ai pas l'habitude qu'on m'aime. « Non. Dis pas des trucs pareils. Parce que je suis folle de toi moi. Je t'aime d'accord ? Je suis dingue, complétement dingue de toi et j'ai envie de mourir chaque seconde. Putain mais regarde-moi, j'ai la peau sur les os, je suis défoncée tout le temps, je vais à un cours sur neuf. Je suis un déchet, un vrai cadavre. Je t'aime, mais il faut pas que tu m'aimes d'accord ? » Il me plante un baiser retentissant sur les lèvres. « Tu fais vraiment chier hein... un jour tu veux de moi, le lendemain non, tu as besoin de moi mais pas trop quand même, faudrait pas que tu sois dépendante hein. Tu veux quoi à la fin ? Je t'aime merde. » Je me mord la lèvre et lâche sa main. « Moi aussi je t'aime. » Il s'approche, je recule, il m'attrape par les épaules et me force à rester contre lui. « Alors, aime-moi et tais-toi s'il te plait, sois juste amoureuse de moi et m'abandonne plus. On va crever Lux, ensemble. » Je suis amoureuse. Je fais n'importe quoi. Il aurait jamais dû venir me parler. « Tu pourrais faire tellement de chose sans moi, accomplir tellement de truc merveilleux. » Il ricane. « Oui, peut-être bien, mais j'veux qu'une chose : être avec toi. » Est-il stupide ? « Je t'aime. » Il me prend la main et nous repartons vers chez lui. Ensemble. « Moi aussi je t'aime. » Et c'est bien ça le pire.

◭ Mais les choses finissent toujours mal.

« On arrête là Lux, toi et moi, c’est fini. » J’ai l’impression de ne pas avoir bien compris ce qu’il se passe. « On va faire un semblant de tournée, essayer de se faire connaitre tu vois ? Et j’veux pas d’attache. Alors on arrête là. Je suis désolé. » Et là, je crois que c’est les mots de trop, j’explose. « T’es désolé ? Bordel ! Mais… Mais ça change tout ça dis-donc ! T’es désolée de me jeter comme une merde comme ça ? Connard !» Je lève mon majeur et je tourne les talons en pleurant. « Lux, bb, attend. » Son lapsus me fait doucement rire : « Non ta gueule, rentre chez ta mère p’tit con. » Et je pars en courant parce que j’veux plus le voir. Parce que j’ai le cœur brisé. Et parce que je déteste de tout mon être.

(et lire ma fiche peut vous aider à comprendre Lux)