i wanna need your love... i'm broken rose... i wanna need your love... † oswald&lux
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we're the only heroes here ☮
Lux "MJ" Joplin
DATE D'ARRIVEE SUR WCBH : 05/03/2014 MESSAGES : 89 AVATAR : Sky Ferreira LA VÉRITÉ C'EST QU'ON S'EMMERDE PROFONDÉMENT PARCE QU'ON A PLUS RIEN A DÉSIRER. POINTS : 101
Sujet: i wanna need your love... i'm broken rose... i wanna need your love... † oswald&lux Sam 15 Mar - 21:49
OSWALD&LUX ► love songs, they kill me, they kill me... now. love songs are killing me, are killing me... right now.
Je n’aime pas tellement être seule. Mais parfois j’ai l’impression que les gens font tout pour me pousser à détester leur compagnie. Mais c’est ce qui me pousse à foncer tout droit vers le centre commercial. Pour exposer ma présence au monde justement. Leur montrer ma peau pâle, mes cheveux décolorés et secs, mes jambes maigres et mes grands yeux cernés du noir dû au manque de sommeil combiné à la prise on ne peut plus fréquente de drogues diverses et variées. Je me noie dans la foule au point que j’en vienne à paniquer. Mes doigts tremblent et je me mets à courir à force de sentir par millier et décuplé par le nombre de gens, le parfum d’Hadrien. Il s’est accroché à mon nez et maintenant j’ai l’impression qu’il est partout. Mais bientôt, je sens quelque chose d’autre. Alors que personne ne fait attention à moi, chose fragile qui tourne sur elle-même, perdue et paniquée, une autre odeur familière me transporte un instant. Mais c’est impossible. Mais, et si ? Si Oswald était rentré. Il ne me l’aurait surement pas dit. Il n’aurait pas prévenu cette idiote d’ex petite-amie qu’il a plaqué sans ménagement pour vivre son rêve n’est-ce pas ? Je ne suis pas égoïste, je suis blessée. Je ne l’aurais pas empêché de partir. Jamais. Mais qu’il ait mit fin à notre relation afin d’être libre, cela m’a profondément vexée et m’a aussi brisé le cœur. J’avais accordé toute ma confiance à ce garçon et il l’avait juste trahi, comme ça.
La gorge sèche, l’estomac noué, je fends la foule et me dirige vers l’un des deux seuls magasins que j’aime dans ce grand centre commercial : magasin de guitare. Je pénètre dans le magasin avec un sourire ravie et l’ambiance m’apaise automatiquement. Quelqu’un est en train de jouer.
« Salut Mac ! »
Je m’approche de la caisse pour saluer le gérant du magasin qui me plaque un baiser sur la joue. Je traîne toujours mes fesses plates ici et on se connait bien. Je n’achète jamais rien parce que je ne joue pas d’instrument mais, c’est un endroit que j’aime beaucoup parce que j’y accompagnais souvent Oswald. D’ailleurs Mac le connait bien aussi. Même si je n’achète jamais rien, je crois que Mac aime bien que je sois là. Il a tout juste vingt-trois ans et cet endroit c’est un peu son bébé. Il a pas mal dû affronter son père pour se lancer dans un truc pareil.
« Tient salut Lux ! C’est marrant que tu sois là ! »
Je m’apprête à lui demander pourquoi quand je reconnais une chanson que je connais. Les accords sont joué exactement comme dans mon souvenir, quoi qu’avec un peu plus d’assurance qu’avant tout de même. IL est là. Oswald est rentré et il est dans le magasin. Je reconnaîtrais cette mélodie partout parce que… parce que j’ai étais la première à qui il l’a joué. A l’époque j’ai presque cru qu’il ne l’avait composé que pour moi.
« Merde ! »
J’ai envie de courir, de m’enfuir, mais mes jambe refusent de m’obéir. C’est bien le moment tient ! Elles ne veulent se déplacer qu’à un endroit. Je m’approche alors, doucement, timide. Et il est là, devant moi. Il est encore plus beau que dans mon souvenir. Son bras est à présent recouvert de tatouage alors qu’il venait juste de le commencer quand il est parti. Il est aussi plus musclé et je ne peux pas vraiment le dire d’ici, mais il me semble qu’il a grandit. Comme je l’ai fait mille fois déjà, j’observe ses mains courir sur le manche de la guitare et son visage détendu pour avoir joué cette chanson des milliers de fois aussi. Un instant je me prend à rêvé de ses doigts sur ma peau. Je déglutis. Je me laisse tomber sur un fauteuil près de lui et je souffle alors qu’il s’arrête pour regarder qui vient de s’introduire dans sa bulle : toujours moi dis-donc !
« Salut Oz’ » dis-je dans un souffle rauque, au bord des larmes
Je papillonne des yeux, ce n’est pas le moment d’être faible. Cette situation est stupide. J’ai envie de disparaître. J’ai peur.
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Oswald M. Turner
DATE D'ARRIVEE SUR WCBH : 10/03/2014 MESSAGES : 24 AVATAR : Josh Beech I didn't want to be the one to forget. I thought of everything I'd never regret. A little time with you is all that I get. That’s all we need because it's all we can take.POINTS : 32
Sujet: Re: i wanna need your love... i'm broken rose... i wanna need your love... † oswald&lux Dim 16 Mar - 20:28
I need your love... # Lux & Oswald
Ça fait deux jours qu'Oswald est revenu en ville. Il n'a fait que dormir depuis qu'il est chez lui, cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas autant reposé, avec les concerts et la promo de leur groupe. Ainsi, il n'avait pas bougé de son lit depuis 24 heures. Mais là, il n'a presque plus de clopes. Il a faim et trop envie de pisser pour rester couché. Allez. Il rabat la couette, roule sur son lit... Un pied au sol, puis le second. Sa tête tourne un peu mais il en faut plus pour l'arrêter. Il part se soulager aux toilettes et son regard se pose sur sa boite de cachets. Juste quelques uns, ça n'a jamais tué personne, si ? Peu importe, il en gobe trois d'un coup, sans eau. Ces foutus cachetons, il commence à en avoir marre, ils ne fonctionnent plus vraiment sur lui. Pourtant, il a un peu peur de prendre quelque chose de plus fort. Il sait très bien qu'il ne décrochera jamais sinon. Bref, il ouvre le frigo et bien sûr, à part un yaourt à la fraise périmé, il n'y a rien à l'intérieur. Oswald soupire. Apparemment, il va devoir mettre le nez dehors. Mais il est fatigué bordel ! En soufflant comme une théière, il s'habille. Qu'est-ce qu'il était mieux à poil... Il sourit quand même quand son regard se pose sur sa guitare. Son petit bijou... Elle est belle, n'est-ce-pas ? Le tatoué glisse tendrement ses doigts sur les cordes, laissant échapper un petit son. Il sourit à nouveau. Un gargouillis venant de son ventre le sort de sa contemplation et il tourne les talons. Ses lunettes de soleil sur le nez et la clope au bec, il quitte son appartement.
Lentement, comme si rien ne pressait, Oswald prend un chemin qu'il connaît par cœur. Rien n'a changé sur cette route. Le rockeur a l'impression que même les affiches publicitaires n'ont pas changé. Enfin, il arrive au centre commercial. Ah, un bon gros hamburger, des frites à la mayo, un coca et ça va mieux. En plus, il y a un même une fille et un mec, de 15 ans à peu près, qui sont venus le voir. Ils voulaient lui dire qu'ils l'avaient vu à un concert et que sa musique était belle. Et que Craig, le chanteur du groupe, était beau aussi. Mais désolé, il n'avait aucune idée d'où il pouvait être. Oui, il voulait bien prendre leurs numéros. Oui, oui... Quand il finit de manger, il a le bide prêt à exploser. Et c'est là qu'il se rappelle. Il aime ce centre commercial pour le petit magasin de musique qui est là. Il y allait souvent avec MJ ou avec son groupe. Sa guitare, c'est de là qu'elle vient. Alors il espère que le magasin est toujours là. Ouais, il va aller y faire un tour. Il règle son repas et il se dirige vers le magasin. Il est toujours là, rien n'a bougé. Oswald sourit. Dans le fond, il est content d'être là. Il n'aime pas trop changer d'environnement alors retrouver cette boutique, ça lui plaît. Et ce qui lui plaît le plus, c'est le sourire du vendeur quand il le voit. Mac, il a quelques années de plus que le guitariste mais ils s'adorent. Sans hésiter, Ozzy passe derrière la caisse pour le serrer dans ses bras. Il se dit même qu'il a bien fait de se lever. Mac n'a pas vraiment changé lui non plus, à part qu'il a coupé les dreads qu'il avait. Il a moins l'air d'un ado et il a du gagner une nouvelle clientèle. Les gens achètent mieux quand le patron a l'air clean. Et ils bavardent un long moment, Mac veut tout savoir sur la tournée et Oswald répond. C'est vrai qu'il est plutôt fier de son groupe. Et finalement, il craque. Il demande avec un sourire charmeur s'il peut essayer une guitare qu'il a vue dans la vitrine. La nouvelle Gibson s'il ne se trompe pas. Bien sûr qu'il peut. Alors il la prend et il s'assoit dans un coin. Au début, il continue de parler avec son ami mais très vite, il est emporté par ce qu'il joue. Il ne répond plus que par des signes de tête et puis plus du tout. Mac le connaît, il ne se formalise pas et va voir des clients. Oswald ne se rend même pas compte qu'il est parti.
La tête un peu baissée et les yeux dans le vague, il laisse ses doigts glisser sur l'instrument. Le son n'est pas le même que celui de son bébé mais il n'est pas désagréable. Peut-être qu'il devrait s'en acheter une deuxième pour avoir une gamme de sons plus large. Ça fait plus d'une heure qu'il n'a pas relevé le nez et personne ne l'a dérangé. C'est ça l'avantage d'être ami avec le patron. Et par un pur hasard, il pense à une chanson. Il l'avait composée quand il venait de sortir de l’hôpital. Les membres du groupe lui avaient demandé de le faire pour savoir s'il était apte à joue de nouveau. Et il l'avait écrite en une nuit. Sa musique, même si elle n'avait pas de paroles, parlait de Lux. Cette fille qu'il avait rencontrée après sa tentative de suicide. Il l'aimait depuis et, même s'il ne s'en rendait pas compte, il n'avait jamais cessé de l'aimer. D'ailleurs, cette chanson il avait voulu l'appeler MJ, mais le groupe n'avait pas voulu. Trop sentimental pour eux. Enfin, les paroles n'avaient pas vraiment de rapport avec l'état dans lequel il était quand il l'avait composée. Du coup, cette chanson il préfère la jouer seul. Il l'avait d'ailleurs d'abord jouée à Lux, avant de la faire écouter aux autres. C'était une des rares fois où il avait pu passer la voir à l'hôpital. Il avait toujours espéré qu'elle l'aimait, cette chanson.
Et sans prévenir, une personne pénètre son espace pour s'asseoir à ses côtés. Doucement, comme si de rien n'était. Le musicien relève la tête, persuadé que c'est quelqu'un qu'il connaît. Personne ne viendrait si près d'un inconnu. Quand son regard se pose sur la fille à sa gauche, il s'éclaire instantanément. Avant même que le brun ne comprenne qui elle est. D'ailleurs, si la guitare n'avait pas été posée sur ses genoux, il l'aurait lâchée. Ses doigts s'arrêtent de jouer. Il a enfin capté. Cette jeune femme toute maigre, avec les cheveux blonds et les larmes aux yeux, c'est Lux. Il la fixe un instant. Elle, elle a tellement changé... Elle a perdu du poids depuis la dernière fois qu'il l'a vue. Elle a l'air fatiguée aussi. Et ses cheveux... Il est obligé d'admettre que le blond lui va vraiment bien. Il se trouve comme un con. Il ne sait pas quoi dire, ni quoi faire. Pourtant, il avait préparé plein d'idées de trucs à lui dire. Mais comme il a oublié, il sourit bêtement. Ouais, il est heureux de la voir. Vraiment. Et ça lui revient dans la gueule : il est sûr qu'il n'aurait jamais du la quitter. Parce qu'il ne s'est sorti de rien en partant sans elle et elle, elle n'a pas l'air non plus d'aller très bien. Il ne la connaît que trop bien, il sait qu'elle a envie de pleurer. Elle bat des cils et il jurerait que son menton tremble un peu. Il ne sait pas si ce qu'il va faire est acceptable, mais le brun a tendance à écouter ses pulsions. Alors il pose délicatement la guitare à côté de lui. Et il attrape son ancienne petite amie par les épaules. Doucement, il la tire vers lui, il la serre dans ses bras. Son odeur est toujours la même et il sourit comme un con.
DATE D'ARRIVEE SUR WCBH : 05/03/2014 MESSAGES : 89 AVATAR : Sky Ferreira LA VÉRITÉ C'EST QU'ON S'EMMERDE PROFONDÉMENT PARCE QU'ON A PLUS RIEN A DÉSIRER. POINTS : 101
Sujet: Re: i wanna need your love... i'm broken rose... i wanna need your love... † oswald&lux Lun 17 Mar - 18:54
OSWALD&LUX ► love songs, they kill me, they kill me... now. love songs are killing me, are killing me... right now.
Ça me fait bizarre qu’il soit en face de moi. Il est différent. Enfin, un peu. Mais y’a toujours quelque chose que je connais par cœur dans ses yeux. La détresse. Cette détresse particulière que seul ceux, qui la ressente aussi sont en matière de découvrir. Enfouie là, derrière le sourire factice et gerbant que l’on plaque soigneusement sur nos lèvres en espérant que ça suffise. On est pathétique à se regarder comme ça. Mais moi, maintenant, je n’ai plus rien à lui dire. La seule chose qui me retient encore ici c’est le refus que mes jambes opèrent sur moi-même. Alors, je le laisse me serrer dans ses bras. Pendant l’infime instant que dure cette étreinte : je n’ose faire un geste. Troublée. En proie à un sentiment que je n’ai pas ressenti depuis longtemps. Durant l’infime instant que dure cela, un doux apaisement nait dans le creux de mon ventre. Je suis bien, tout simplement bien. Et je n’ai pas envie d’être ailleurs. Mais cela ne dure qu’un instant et lorsqu’il s’écarte, une violente rage fait miroir à cet écrin de douceur dans lequel il avait réussi à me mettre quelques secondes plutôt. J’ai envie de lui coller mon poing dans la figure. Mais je me retiens et au lieu de ça, je le gifle, plutôt violemment en fait. C’est comme si c’était la gifle que j’avais contenue pendant huit mois ! Celle que j’aurais dû lui donner au moment où il m’a quitté. Et pourtant, elle ne me donne aucune satisfaction. J’aurais aimé ressentir un profond bonheur à marqué sa joue de mes cinq doigts, mais non, je me sens juste horriblement coupable. Alors qu’il a tenté un pas vers moi – un pas rapide cependant – je n’ai trouvé qu’une seule chose : l’éloigner de moi un peu plus. Mais c’est plus fort que moi, je suis terrifiée parce que je ressens encore pour Oswald. Du coup je plaque ma main sur ma bouche, horrifiée par ce que je viens de faire. Comme si l’information venait juste de se transmettre à mon cerveau. Bien sûr, il ne l’a pas volé cette gifle. Mais j’aurais dû lui mettre il y a huit mois, aujourd’hui, elle n’a plus aucun intérêt. C’est comme engueuler un enfant une semaine après qu’il ait fait sa connerie, il ne comprend même pas ce qu’il lui arrive parce que le moment passé, l’enfant oublie que ce qu’il vient de faire est mal, quand bien même il aurait pu se douter que ça l’était.
« Pardon. Pardon je suis désolée, Oz’ je… j’aurais pas dû faire ça ! » je balbuties, au bord des larmes encore une fois
On se toise un instant, je ne sais plus quoi faire. Je n’aurais vraiment pas dû faire un truc pareil. Dès fois je regrette que mon cerveau n’agisse pas plus vite. Mais je suis un peu high alors du coup je suppose que ça aide pas. Je ne peux pas m’empêcher de scruter son visage. Lui aussi il a un peu perdu de poids, ses joues sont un peu creuse. Ses grands yeux sont affublés de cernes, comme s’il n’avait pas bien dormi, mais juste ces derniers temps. Et effectivement, maintenant qu’il est debout, je me rends compte qu’effectivement il est plus grand qu’avant. Presque une dizaine de centimètre. Ça me fait bizarre. J’ai l’impression d’avoir rapetissai en même temps d’avoir perdu du poids. Mais deux choses restent inchangées : la peine dans son regard et son odeur. La douleur lancinante et le besoin de se faire du mal, ancré si profondément dans ses yeux sont là et j’ai l’impression que personne n’y a vraiment fait attention depuis longtemps. Et son odeur, un mélange de pomme – il n’a toujours pas changé de shampoing –, de cigarettes, de shit et de parfum, boisé un peu.
« Je t’aurais bien dit que t’as l’air en forme mais seigneur Oswald, tu fais peur à voir ! »
T’es bien placé pour dire ça toi ! me souffle ma conscience dans un murmure sarcastique. Je hoche la tête, pour moi-même. J’essaye de me donner l’air plus imposante, plus grosse, moins… moi quoi ! Mais il vient de me serrer dans ses bras, il a dû sentir les os de mes omoplates dans ses bras et mes épaules dans son torse. Il sait, et ça m’énerve qu’il sache.
« T’es rentré y’a longtemps ? »
Au-delà de la haine que je m’évertue à ressentir pour lui, il y a quelque chose d’autre dans l’air. J’ai peur de savoir de quoi il s’agit et ça me donne envie de vomir. Je ne veux pas toujours ressentir des sentiments pour lui. L’électricité dans l’air à son approche. Le cœur qui bat la chamade. Les mains moites. Plus savoir comment parler. IL FAUT QUE JE PARTE PUTAIN.
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Oswald M. Turner
DATE D'ARRIVEE SUR WCBH : 10/03/2014 MESSAGES : 24 AVATAR : Josh Beech I didn't want to be the one to forget. I thought of everything I'd never regret. A little time with you is all that I get. That’s all we need because it's all we can take.POINTS : 32
Sujet: Re: i wanna need your love... i'm broken rose... i wanna need your love... † oswald&lux Ven 21 Mar - 1:30
Et bam. La main de la blonde vient heurter la joue d'Oswald. Il laisse échapper un sifflement. Il n'est pas vraiment surpris mais elle a frappé fort, ça il ne s'y attendait pas. Un voile tombe sur son regard. Qu'est-ce qu'il croyait ? Qu'elle allait l'accueillir à bras ouverts comme si rien ne s'était passé ? Il se trouve vraiment con. Et il est triste, un peu. Beaucoup, en fait. Il porte sa main à sa joue et elle est brûlante. Il est persuadé qu'il a la trace des doigts de Lux marquée en rouge sur la peau. Et finalement, il sourit. Il sourit parce qu'il l'a méritée. Bizarrement, ça lui fait du bien qu'on lui balance une claque. MJ, elle le voit toujours comme le mec qu'il était un an plus tôt, elle ne cherche pas à faire des manières et ça lui plaît. Parce que dans le fond, il n'a pas changé. Le brun sourit encore plus quand elle s'excuse. Elle a l'air de vraiment regretter ce qu'elle vient de faire mais lui, il aurait bien tendu l'autre joue, comme on dit. Comme elle semble vraiment prête à pleurer, il enlève la main de sa joue pour faire comme s'il n'avait pas mal. Il hausse les épaules et il finit par murmurer :
« Ça va, je crois que je l'ai pas volée... »
En fait, il se demande si elle l'a giflé parce qu'il l'a prise dans ses bras, ou si c'est simplement le fait de le voir qui la rend comme ça. Peut-être aussi qu'elle a un nouveau petit ami, qui sait ? Si c'est le cas, il devrait l'inviter au resto plus souvent, voilà ce qu'il se dit, Oswald. Parce que bon, c'est pas qu'elle est maigre, mais si elle continue, elle va finir par disparaître. Il espère vraiment qu'elle n'a pas de copain. Et le regard de Lux se plante dans celui d'Oswald. Même s'il lui sourit, il sait bien qu'elle n'est pas dupe, elle, comme lui sait qu'elle ne mange pas. Elle sait qu'il n'a pas changé d'un pouce, qu'il a toujours au fond du ventre son idée de se foutre en l'air et qu'un groupe montant ne changera rien si jamais il a envie de se passer la corde au cou. Le musicien est de ces personnes qui aspirent les émotions comme des éponges. Chez la plupart des gens, les sentiments vont et viennent, ils disparaissent. Mais chez lui, c'est plus complexe. Comme quelques sensibles de son genre, il n'oublie pas. C'était comme si chaque émotion laissait une marque en lui, indélébile. Ainsi, la vie lui semble parfois difficile à surmonter.
« Je t’aurais bien dit que t’as l’air en forme mais seigneur Oswald, tu fais peur à voir ! T’es rentré y’a longtemps ? »
Il sourit en entendant le surnom qu'elle lui donne. Seigneur Oswald. Il trouve que ça sonne bien, en plus. Mais elle, elle s'est regardée ? Elle est belle bien sûr, il la trouve magnifique, mais bordel, elle le serait encore plus si seulement elle avait autre chose que de la peau et des os. Son sourire amusé se transforme en un sourire plus triste. Il s'est toujours demandé si Lux aussi, elle a du mal à affronter la vie et les épreuves. Il se demande si elle a plus de force qu'elle ne le montre. En tout cas, il espère qu'elle ne va pas mal prendre ce qu'il s'apprête à dire.
« Votre Majesté n'a pas l'air au mieux de sa forme, elle non plus ! Et je suis rentré y a deux jours, mais je les ai passés à dormir... »
Ça ne devrait pas l'étonner, il a toujours passé son temps à dormir. Il lui sourit à nouveau, il ne peut pas s'en empêcher. Elle, elle n'a pas l'air bien. Dans son rôle d'éponge empathique, il ressent bien qu'elle n'est pas à l'aise à côté de lui. Pourtant, c'est elle qui est venue le voir, non ? Elle aurait pu s'en aller, mais elle est venue. Alors il se dit qu'elle avait quand même un peu envie de le voir. Et lui, il a très envie de parler avec elle. Juste parler. Finalement, maintenant qu'il est face à elle, il n'a envie de rien d'autre. Faire la fête, tout ça, ça lui paraît superflu. Alors doucement, comme on tendrait la main vers un chaton inconnu, il prend celle de la jeune femme. Elle est froide, il a tout de suite envie de la prendre avec les deux mains pour la réchauffer mais il ne le fait pas. A la place, il l'entraîne en dehors du magasin, sans oublier de saluer Mac. Il ne sait pas vraiment où il l'emmène mais il le fait. Parce qu'il faut un endroit où ils seraient tranquilles. Il la tire et elle est si mince qu'il ne sait pas si elle résiste ou si elle le suit vraiment. De toute façon, il est trop perdu pour réfléchir à ce qu'elle pense. Il cherche de toutes ses forces la bulle intime qu'ils avaient et qu'il a éclaté en la laissant ici. Et finalement, il s'arrête. Au final, c'est un banc isolé, à moitié cassé, qui fera l'affaire. Il s'assoit et lui lance un petit sourire. Il ne lâche pas sa main. Comme à chaque fois qu'il pense, la mélancolie s'empare de lui.