Behind the computer

☮ pseudo: VerteFeuille.  ☮ âge: 18 ans. (19 vendredi !)  ☮ pays: France.  ☮ comment as tu connu we could be heroes?: Grâce à Nana ♥   ☮ ton avis: Le design est super joli et votre contexte est placé dans les années les plus cools à mon avis *-*   ☮ dernier mot: ici ☮ crédits gif, icon et avatar: Avatar par Muze, le reste par moi-même 

« Oswald, arrête ton cinéma. » Voilà la phrase qu'il a le plus entendu de ma vie. Avec « Oh, tu exagères. » et bien sachez que non, il n’exagère pas. Oswlad n'est simplement pas comme les autres. En apparence, il a l'air d'un jeune homme parfaitement normal. Il joue de la guitare, il fume et il fait la fête avec ses potes. Aussi, il a toujours mené une vie plutôt sympathique. Ses parents sont deux personnes très compréhensives et ils ont toujours été disponibles pour lui, bien qu'occupés par leurs emplois. Non, Oswald n'a jamais manqué de rien. Il est né en Angleterre, dans la banlieue de Londres. Son père est avocat et sa mère pâtissière. Ils s'aiment vraiment, ils se sont toujours aimé et ils adorent leur fils. Ozzy n'a pas de frère ni de sœur, il ne sait pas pourquoi, mais il n'en voulait pas spécialement. Il s'est toujours dit qu'au moins, il avait des copains, et que ceux là il pouvait les choisir. Soit. Enfant, il ne tenait pas en place. Il avait toujours besoin de découvrir de nouvelles choses, de courir partout, de faire l'idiot... D'accord, le dernier point n'a pas changé. Turbulent, il n'en était pas moins un gamin intelligent et gentil. Il avait d'ailleurs pas mal d'amis et même une amoureuse. Mais passons, vous avez autre chose à faire.

C'est quand il a commencé à grandir qu'il a commencé à changer. Ça s'est fait doucement, comme si la mélancolie s'infiltrait peu à peu dans sa chair. Il paraît que c'est à cause de la puberté qu'il a changé. Les hormones, tout ça, ça détraque les neurones. Enfin, il a fini par devenir quelqu'un d'hypersensible. Et encore, c'est peu dire. Alors que certains commençaient à exceller dans des sports ou autres trucs extrêmes, lui il se mettait à lire. Surtout de la poésie française. Son préféré est Verlaine. Il a d'ailleurs appris le français pour pouvoir lire les versions originales. Il a aussi commencé à apprendre à jouer de la guitare. Vous savez, pendant les années 80 c'était banal en Angleterre, d'être musicien. Oswald rêvait de faire partie d'un des grands groupes qu'il admirait (et admire toujours).

Et un jour, ils ont quitté leur pays. Oh, ses parents lui avaient bien vendu le truc : le soleil, la liberté, l'Amérique les gars ! De toute manière, Oswald n'avait que 14 ans, et à 14 ans on ne peut pas vivre tout seul sans ses parents. Son père était muté, il avait accepté sans même demander son avis à Oz. Alors quand il avait dit qu'il préférait la pluie de l'Angleterre au soleil américain, il l'avait engueulé. Bon. Alors il avait fait mine d'être content de partir. Content de laisser derrière lui son enfance, content d'abandonner ses amis, tout. La seule chose qui lui remontait un peu le moral, c'était qu'en Amérique aussi, il y avait des groupes géniaux. Et les grunges, ils étaient nés là-bas. (Même si bien sûr, il leur préférait les punks). En arrivant aux Etats-Unis, il a commencé à écrire. Ses textes parlaient surtout d'abandon, de nostalgie. Parce qu'il l'était. Il avait l'impression que le soleil brûlait sa peau et qu'il n'arriverait jamais à s'intégrer ici. Et il a commencé à déprimer. Une petite déprime adolescente, d'après son médecin. Il exagérait un peu, pour qu'on fasse attention à lui qu'il disait, ce gros médecin avec une calvitie précoce. Et il avait tort. Même si d'un point de vue extérieur, rien n'avait pu traumatiser ce jeune homme, il se sentait mal. Dans ses écrits, on pouvait lire qu'il avait l'impression que son cœur était resté à Londres.

Enfin, il a rejoint le lycée. Il faisait à nouveau semblant d'être bien, parce qu'il ne voulait pas faire de peine à ses parents. Il avait des amis, il sortait et il venait même d'entrer dans un groupe. Il en était le guitariste mais il aidait aussi le chanteur à écrire ses paroles, sur quelques chansons. Sa personnalité à fleur de peau servait au moins à donner de la profondeur à leurs chansons. C'est à cette période qu'Oswald a commencé à fumer (pour faire cool, même si il ne l'avouera jamais).

Et ça a recommencé. Le sourire d'Oswald, fait uniquement de faux-semblants, ne dura pas longtemps. Oh, bien sûr, c'était un jeune homme drôle et sympathique, mais c'était comme si il n'était pas fait pour être heureux. Après presque deux ans en Amérique, il n'était toujours pas pleinement à sa place. Même si tout le monde lui disait qu'il avait tout pour être heureux, et il le savait, il n'y arrivait pas. Ses parents, aussi étrange que ça puisse paraître, ne cherchait qu'à l'aider. Ils l'ont envoyé voir un psychologue, un homme grand et maigre comme un fil de fer. Et le bonhomme, il lui a filé des antidépresseurs. Xanax, Prozac, tout ça. Tout ce qu'il ne lui fallait pas, il faut croire. Parce qu'au début, ça a eu un effet positif sur lui. Évidemment, quand on est sous médicaments, ça va mieux. Tout le monde pensait qu'il se tirait enfin de là. Mais ils pensaient mal. Parce qu'un jour, il ne sait toujours pas pourquoi, tout a basculé. Dans un état entre la panique et la rage, bourré comme un coin, il a avalé la boîte de Prozac. En entier, hop, tout d'un coup. Et avec une gorgée de vodka pour faire passer. C'était vraiment super bizarre, tout son corps était comme du coton. Et après, il ne se souvient pas. Quand il a rouvert les yeux, il a tout de suite été ébloui par les lumières blanches de l’hôpital. Et il entendait sa mère pleurer. Il ne bougeait pas, mais il savait où elle était. Et il imaginait son père, debout à côté d'elle, tenant sa main dans la sienne, le visage tiré. Lui, il souriait, parce qu'il n'avait rien d'autre à faire. Qu'est-ce qu'il aurait pu faire d'autre ? Se lever et hurler qu'il aurait VRAIMENT voulu crever ? Il avait bien trop mal au ventre pour faire ça.

Quand Oswald a été rétabli, il n'est pas retourné en cours, pas tout de suite. Non, on l'a envoyé dans un truc pour les fous. C'est ce qu'il pensait de cet établissement, en tout cas. Vraiment, il n'aimait pas cet endroit, mais on lui foutait la paix. Un mois après son arrivée, il y a une fille d'un an de moins que lui qui est venue. Elle aussi, elle avait essayé de se suicider. Même si c'était triste, il était content de voir quelqu'un d'à peu près son âge. Parce que les mères de familles de 40 ans qui pleurnichent, il en avait marre. Lux, elle était mignonne. Et quand il s'occupait d'elle, il oubliait qu'il était triste.

Ozzy est sorti un mois avant elle, comme il était entré un mois plus tôt. Il n'avait pas très envie de la laisser toute seule, mais il n'avait pas vraiment le choix. Alors il a attendu un autre mois, qu'elle sorte enfin et qu'elle vienne habiter chez lui. Il avait aussi repris sa place au sein de son groupe, avec tout ce qu'il avait écrit pendant son internement. Quand MJ est venue chez lui, ses parents comme ses amis ont accepté avec une grande facilité cette jolie jeune femme. Sa mère la trouvait même charmante, elle était heureuse que son fils adoré ait trouvé une copine, qui avait l'air de le rendre heureux en plus. Pourtant, elle se trompait un peu, elle était même assez éloignée de la réalité. Bien sûr, il l'aimait, il aurait tout fait pour elle. Mais ils n'étaient pas bons l'un pour l'autre. Au lieu de s'aider, de se soutenir, ils se tiraient vers le bas. Et ils aimaient ça. Tomber à deux, puisqu'ils ne pouvaient pas remonter.

Seulement, dans le plan qu'Oswald avait, il avait oublié quelque chose. Il avait oublié qu'une main, qu'un coup de chance pouvait encore le sortir de là. Il ne croyait tellement plus en rien qu'il n'attendait plus que le jour où il allait mourir, enfin, avec celle qu'il aimait. Mais non. Encore une fois, il survécut. Une force au fond de lui se battait pour le maintenir en vie, peut-être parce qu'il méritait le bonheur, peut-être par hasard. En tout cas, chaque matin il ouvrait le yeux, chaque matin son cœur battait, plus fort que jamais. Et voilà que quelqu'un décida que son groupe était un bon groupe. Oui, ce mec en costume noir allait le produire. Des concerts avec un album à la clé, si le public les appréciait, voilà ce qu'on lui proposait. Voilà la main à laquelle son instinct lui dit de s'accrocher, parce qu'enfin, il allait sortir de la merde. Il ne réfléchit pas plus et quelques jours plus tard, le contrat était signé.

Le plus dur fut de l'annoncer à Lux. Il l'aimait toujours de toutes ses forces mais il savait. Il savait que s'il restait à ses côtés, c'était la mort qui les attendait. Et maintenant qu'il savait que peut-être, il y avait encore de l'espoir pour lui, il ne voulait plus mourir. Voilà, il voulait vivre. Vivre vraiment et la quitter. Il ne pensait pas que ça allait se passer comme ça, il voulait la retrouver après, plus tard. Mais vous savez, à son âge, on est un peu bête. Il lui a dit n'importe quoi pour qu'elle vive elle aussi. Pour qu'elle fasse sa vie pour elle et pas pour lui. Vraiment, il n'a dit que des conneries. Il l'a fait pleurer et il ne l'a pas rattrapée quand elle est partie. C'était son choix, il fallait qu'il l'assume.

Ils sont donc partis en tournée, dans un bus tout pourri. Ils dormaient presque avec leurs instruments et les salles dans lesquelles ils jouaient ne payaient pas de mine. Mais les faits étaient là. Le nom de leur groupe commençait enfin à se faire connaître. C'était ponctuel, mais c'était mieux que rien. Il y avait même quelques filles qui leur courraient après. Les idiots, ils pensaient déjà que c'était la vie de star. Ils dépensaient tout l'argent qu'ils gagnaient en achetant des drogues et de l'alcool. Oh oui, c'était bien. Il savait que c'était une mauvaise façon de dépenser leur fric, qu'ils auraient mieux fait d'économiser pour plus tard, des instruments, un studio, n'importe quoi. Mais derrière son petit sourire charmeur, il était vide. Il était toujours aussi triste, mais parfois il se sentait bien. Surtout quand il jouait sur scène. Dans ces moments là, il oubliait tout, il ne vivait que pour faire parler sa guitare. En plus, les filles étaient là pour lui, c'est bien connu, c'est le guitariste. Pourtant, il n'a jamais oublié Lux et sa façon d'être. Sa voix, ses manières, même son odeur. Il ne dormait jamais avec les filles qu'il baisait parce qu'il n'en voulait pas.

La tournée vient de prendre fin, Oswald rentre chez lui. Il fume toujours comme un pompier et prend parfois des cachets ou de la coke. Parce qu'il ne se sent toujours pas en vie. Bien sûr, il ne pense plus au suicide. Enfin, plus trop. Il a ses moments. Mais depuis qu'il a remis les pieds en ville, son esprit est surtout occupé par une demoiselle.