Le jeudi était un jour spécial. Le jeudi, à la cantine, c'était salde, ce qui plaisait à Arwen. Le jeudi, elle avait cours de littérature avec le Professeur Belikov. Ce n'était pas la professeur préférée de la jeune, fille, mais elle ne la détestait pas. Son cours avait au moins l'avantage d'être intéressant. Ainsi, Arwen entra dans la salle de cours et salua la prof, puis alla s'asseoir au troisième rang, près de la fenêtre. Ni devant, ni au fond, et près de la fenêtre au cas ou elle s'ennuierait. Arwen savait exactement ou s'asseoir en fonction des profs. Elle savait qu'en histoire, il ne fallait jamais se mettre au premier rang a cause des postillons du prof, et qu'en physique, il fallait rester devant parce que ça faisait plaisir à Mr. Ollivanders. Arwen commença a sortir son agenda de son sac pour griffonner dedans; noter l'anniversaire de ses amis, faire des coeurs sur les pages de Sid et Casey, bref, la vie suivait son cours dans la salle de littérature.

Ah, les joies de la rentrée. Les vacances sont officiellement terminées. C'est Mme Anderson qui se charge de réveiller les enfants. Elle rentre à tâtons dans la chambre mal rangée de Bran. Il dort encore comme un bébé quand elle s'assoit sur le rebord du lit. Dans son sommeil, il a l'air angélique, mais elle le réveille à contrecœur, puis s'éclipse afin de préparer le petit déjeuner. Bran émerge difficilement. Quand il se décide à se lever et à se préparer, il lui reste quelques minutes avant l'arrivée du bus. C'est donc en courant que Bran se rend à l'arrêt le plus proche. Pour une fois, il ne le rate pas. La journée ne commence pas trop mal, pour une journée de rentrée scolaire. C'est la tête rentrée dans les épaules que Bran fait son pénètre dans le lycée. Il n'a pas envie de s'attirer des ennuis dès le premier jour. Il y arrive plutôt bien; la première partie de la journée se passe sans problème particulier. On ne peut pas en dire autant de l'après-midi.

Il sort du bureau du proviseur Spencer avec le moral dans les chaussettes; étant arrivé en retard en cours de maths, il n'a pas pu choisir sa place et s'est retrouvé à côté d'une fille qui n'a pas arrêter de lui parler, de lui raconter sa vie. Au bout d'un moment, il en a eu marre et lui a crié d'aller se faire foutre, d'aller voir ailleurs s'il y était avec sa gueule de vipère. Comme on se retrouve Anderson, à vrai dire vous m'aviez presque manqué... Lui a dit Spencer après lui avoir donné sa première heure de colle de l'année. Une fois dans les couloir, il regarde son emploi du temps. Littérature, avec le professeur Belikov. Bran a déjà entendu parler d'elle, il paraît qu'elle est plutôt jolie, pour une prof. Il se dirige vers la salle indiquée en évitant de croiser les regard qu'il sent peser sur lui.

Quand il entre dans la salle, presque touts les élèves sont déjà arrivés et discutent vivement entre eux. Bran s'installe sur une table vers le fond de la salle et jette négligemment son sac à ses pieds en espérant que ce ne soit pas si ennuyeux que ça en a l'air. Il inspecte la salle à la recherche d'une tête connue. Il reconnaît quelques connaissances mais reste sans son silence. Il veut essayer de pas foutre la merde, pour changer.

Casey avait été étonné, que le jour de la rentrée revienne aussi vite, il ne s'en était pas franchement inquiété, en réalité, il s'était à peine informé de la date avant que ses grands-parents ne commencent à discuter fournitures scolaires - et comme chaque année, son père apparaissait brièvement pour y apporter sa contribution financière avant de repartir. L'adolescent ne trouvait rien à redire au lycée de Tuscaloosa, il aimait son lycée, globalement. Il regrettait seulement ses longues journées de liberté, à vagabonder dans le quartier isolé de Rice Valley, à peindre des heures durant. Les moments passés avec ses quelques amis, également. Mais peu importait, le frisé s'était préparé sans rechigner, habillé des premiers habits trouvés dans son armoire (le jean agrémenté de peintures bleue et rose lui avait valu un regard meurtrier de sa grand-mère qui n'avait cependant rien dit). Et maintenant, il était là, un peu en retard par rapport aux autres, pour changer, dans la salle du professeur Belikov, dont l'éclat des cheveux l'avait souvent étrangement fasciné, au détour des couloirs. Casey lui adressa un salut quasi inaudible accompagné d'un sourire déjà rêveur, comme s'il n'était pas tout à fait réveillé, et s'installa à la première place disponible, au premier rang, sans même chercher retrouver une tête familière. Après tout, Arwen et Sidney allaient sans doute s'installer (ou étaient déjà) l'un à côté de l'autre, il n'était pas aveugle, il ne voulait pas s'immiscer entre leur possible histoire d'amour à venir. Alors Casey laisserait à quelqu'un le choix de venir ou non près de lui. Il n'allait sans doute pas être très attentif, même si le cours pouvait se révéler intéressant, de toute façon, la plupart des professeurs n'attendait plus rien de lui depuis son année en tant que freshman (la première année, en fait).

Enfin. Oz était passé dans la classe supérieure. Il avait quitté ses deux années de sophomore pour passer en junior year. Il restait un des élèves les plus âgés, un redoublant, mais il abandonnait le programme de l'année dernière, qu'il avait fini par apprendre par cœur. Ça ne le réjouissait pas plus que ça. S'il y en avait bien un à qui ça plaisait, c'était son père. A ses yeux, Oz était redevenu à peu près normal depuis l'année dernière, et ce passage au niveau supérieur le confortait dans son idée. Tant mieux pour Oz. Tant qu'il bossera, il aura la paix. Il avait compris maintenant. Pourtant on ne change pas les mauvaises habitudes. Malgré les menaces de son père, il avait réussi à arriver en retard. Le jour de la rentrée. Il était plutôt bien habillé, mais avait les mains encore maculées de peinture. Orange, vert, bleu, parcouraient sa peau par tâches. Sans avoir eu le temps de prendre une douche, il avait quitté le domicile familial sur son vélo, les grognements de son père résonnants dans son dos. Oz les avait vite oubliés avec cette nouvelle journée. Eux, et les dernières minutes de vacances qu'il avait passé à peindre, tôt ce matin.
Quand il arriva devant la salle, il n'était pas trop en retard. Du moins, c'était ce qu'il espérait avant de franchir l'entrée. Plusieurs paires d'yeux, dont celle du professeur, se braquèrent sur lui. Il était indéniablement en retard. Sans chercher à savoir s'il connaissait quelqu'un, il s'installa à la première place qui vint. Au premier rang, à côté de quelqu'un qu'il ne pris pas le temps de regarder.

J’avais vraiment prit une bonne résolution cette année : celle d’assister à tout mes cours et d’y arriver à l’heure. Mais j’avais encore fait la fête hier soir, en me promettant d’être plus sérieuse dès minuit passé. Mais évidemment, tout ce n’était pas exactement passé comme prévu. J’avais fini la gueule sur un banc à décuver la bouteille de vodka que mon corps n’avait pas aussi bien supporter qu’il ne l’avait pourtant déjà fait et j’avais tout juste eu le temps de faire un saut chez moi pour prendre une douche. J’étais dans le gaz complet mais au moins j’étais propre et j’avais des vêtements qui n’empestaient pas le tabac froid.

Je n’avais pas mit tant de temps que ça pour arriver au lycée en roulant à toute allure, mais dans le couloir, le flot d’élève perdu m’avait empêché d’être à l’heure. En voyant un mec entrer dans une salle, de la taille moyenne d’un élève de Terminale, j’étais rentrée dans la salle à sa suite en braillant : «  PARDON ! PARDON JE SUIS EN RETARD ! » Puis j’avais aperçu Jersey et je lui avais plaqué un baiser retentissant sur la joue en riant avant de poser mes fesses sur la chaise du premier rang près de la fenêtre. Là au bout de quelques secondes mon esprit avait déjà décroché et je m’imaginais déjà à la prochaine pause en train de fumer une clope que je n’avais pas eu le temps de fumer ce matin à cause de mon retard. Le son mat de mes Docs Martens -cadeau ô combien précieux de Zelda dans l'espoir de me remonter le moral - tapant le sol résonna dans la classe avant que je ne me rende compte que ça devait être vachement horripilant pour tout le monde. Je stoppais mon geste, ainsi que tout mouvement pour me figer sur ma chaise et finalement observer l’ensemble de ma classe. Quelque chose clochait. Mais je n’aurais su dire quoi !

Il y a des jours que l'on déteste, avant lesquels le temps file à une vitesse inimaginable. Le jour de la rentrée en faisait partie. Cara était encore rentrée chez elle à une heure trop tardive, en plein milieu de la nuit pour dire vrai. Et elle se leva en retard pour le jour de la rentrée ; elle n'avait aucune raison de faire une exception. Elle prit un Mars dans un tiroir et partit en jetant son sac sur l'épaule. Elle ne savait même pas ce qu'il contenait. Peut-être qu'elle n'avait pas du tout de cahier en rapport avec la littérature.
Lorsqu'elle arriva au lycée, la cour était déserte. Ce n'était pas étonnant, tous les élèves étaient déjà rentrés en classe. Elle se rendit à l'étage en traînant des pieds. Cara rentra dans la salle et sans s'excuser pour le retard, sans dire bonjour, elle se dirigea vers le fond de la classe, jeta son sac sur la table et s'assit. Elle machâit d'une manière arrogante son chewing-gum et aperçut Arwen seulement maintenant. Par contre, elle semblait concentrée sur son agenda. Elle balaya le reste de la salle du regard et s'aperçut qu'elle ne connaissait personne.
Et pour dire vrai, elle s'en fichait royalement. Elle n'était pas venue ici pour travailler, de toute façon. Elle sortit son téléphone de son sac et écrivit à une de ses amies de soirée qu'elle serait là ce soir. C'était tout ce qu'elle avait à faire.

Enora regarda les élèves rentrer un par un, elle sentait son coeur se serrer et elle commençait légèrement à paniquer, elle n'était pas sûre de pouvoir y arriver. Mais après tout, c'était elle qui était derrière le bureau et donc elle qui avait le pouvoir et l'autorité, même si les élèves pouvaient être cruels. Elle regarda les derniers entrer, alors que la sonnerie avait déjà retenti depuis deux minutes, mais en jour de rentrer, elle savait très bien que les élèves allaient traîner. Une fois une jeune femme entrée, et les places presque toutes prises, elle se leva et commença. « Je me présente, pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Miss Belikov, et je vais vous enseigner la littérature. » Elle se retourna pour marquer son nom au tableau, pour éviter que toute confusion soit faite à son sujet, même si elle savait qu'on l’appellerait plus Miss qu'autre chose. « Jeune fille, au fond de la classe, si vous ne souhaitez pas suivre ce cours, vous pouvez partir, la porte est ouverte, mais je ne tolère pas cette attitude. » Elle n'acceptait pas qu'on traine sur son téléphone, elle trouvait ça inadmissible, après tout, elle ne forçait aucun de ses élèves à venir, s'ils ne venaient pas, c'était leur problème, pas celui d'Enora. Mais elle ne retiendrait pas ce genre d'élèves. « Au programme cette année, nous avons Shakespeare, puisqu'il est incontournable. » Elle fit volte-face pour attraper un paquet de feuille sur son bureau, avant de les distribuer. C'était un extrait d'Hamlet, elle en avait fait une copie parce que le premier jour, personne n'a de livres, par la suite, ils devraient amener leurs exemplaires. Elle retourna à son bureau et attrapa sa liste, celle qui contenait le nom des élèves qui devaient être présent à ce cours, elle en prit un au hasard. « M. Buckley ? » Elle leva les yeux de sa feuille et vit un jeune homme la regarder. « Pouvez-vous nous lire le monologue ? » Elle fit un léger sourire, en espérant que cela se passe bien.

Spoiler: