andrea & zaeden.

   

« On repassera dans deux mois. Tu veux qu'on appelle quelqu'un ou tu sauras gérer la maison tout seul ? » Me demande ma mère tandis que mon père porte la valise de ma génitrice jusque dans le coffre de sa voiture. Je hausse des épaules d'un air indifférent. De la compagnie ne me ferait pas de mal. Surtout s'il s'agit de mes amis. Je souris innocemment à ma mère avant de lui faire un signe négatif de la tête. Je dépose un bref baiser sur chacune de ses joues avant d'enlacer mon père pour finalement leur faire un clin d’œil. « Tout ira bien, ne t'en fais pas ! Et puis, si j'ai besoin, j'appellerai la voisine, ne vous en faites pas ! De toute façon, Kay est là aussi, alors ça va. » Dis-je tandis que ma mère enfile son manteau en vitesse. A laisser la porte d'entrée ouverte comme ils le font, le froid entre très vite dans la maison et cela m'exaspère. Quand c'est moi, on m'engueule. Mais quand c'est eux, on doit se taire, évidemment. Pfff. Ce que je déteste les adultes. J'espère ne pas être aussi con qu'eux quand je serai plus vieux, vraiment. Finalement, ils ferment la porte derrière eux et entrent dans la voiture pour prendre la route, enfin. Je pousse un soupire de soulagement, content qu'ils soient partis. Bien qu'ils ne soient pas souvent là, quand ils restent par ici, c'est chiant. Vraiment chiant. Je vais enfin ravoir mes week-end pour moi tout seul. Il n'est que dix-sept heures, l'heure parfaite pour regarder un film avec un énorme paquet de chips dans les bras. Je me dépêche d'aller chercher de la nourriture avant de revenir pour mettre un nouveau film de zombies que je n'ai, d'ailleurs toujours pas vu. Il serait peut-être temps, histoire que je sois à jour. Le pire dans tout ça, c'est que Kayden squatte chez son pote. Enfoiré. J'vais me faire chier tout seul. Je m'enroule dans une couverture, histoire de ne pas avoir froid avant de lancer le film tout en mangeant. Dans ce genre de moment, je suis content de faire beaucoup de sport ; ainsi, je peux manger tout ce que je veux, ou presque. Le film commence donc et je sursaute dès les dix premières minutes, manquant de faire une crise cardiaque, même si j'étais sûr qu'il allait se passer quelque chose à cet instant même. Les films d'horreur me font toujours cet effet-là et, quand j'étais gosse, j'avais vraiment du mal à dormir. C'est sûrement pour ça que j'ai peur des orages ? Sûrement. Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que depuis qu'on a fait du camping et qu'il y a une énorme tempête, je ne supporte plus les orages. Les gens peuvent en rire, je m'en fiche. Ce n'est pas comme si j'avais peur des chats ou des tortues, hein. « Et là, elle va se faire bouffer. » Dis-je d'un air blasé, sachant pertinemment ce qu'il va se passer dans quelques secondes. Évidemment, la femme se fait mordre, mais l'acteur principal lui coupe la main pour « la sauver ». Je souris bêtement. Ce que les scènes sont prévisibles. J'aimerais un film innovant,  pas un truc qui suit la règle de tous les films de zombies. Est-ce trop demandé ? On dirait que oui. Le film touche très vite à sa fin et je me lève en vitesse pour aller dans la cuisine, jetant au passage le petit paquet de chips que j'ai mangé en regardant World War Z. J'enfile mon tablier, histoire d'éviter de m'en mettre partout avant de commencer à cuisiner. J'ai vraiment la flemme de passer commande et de manger une pizza. Je me prépare donc en lavant mes mains et en accrochant les cheveux qui viennent toujours devant mes yeux avec un élastique. Wahou. Ce que je dois avoir l'air sexy. Mais au pire, je m'en fous. J'emmerde les gens. J'emmerde la vie. Yoohoo. Je suis un rebelle. Je soupire longuement avant de commencer à couper des carottes, un concombre et des surimis. Pom, pom, pom. J'ai envie d'une salade composée, alors je l'aurais, cette salade, nom d'un chien. Je lave finalement la salade avant de la mettre dans un grand bol pour la mélanger aux ingrédients avec lesquels je veux la manger. C'est aussi simple que cela. Et si j'ai encore faim, il reste pas mal de cochonneries dans les placards, le congélateur et le frigidaire. C'est parfait. Il faudra juste que j'aille faire un long footing demain, c'est tout. Je mange donc tranquillement, posé sur mon lit, dans ma chambre, tout en écoutant de la musique. Après avoir terminé de manger, je file faire la vaisselle, histoire d'en être directement débarrassé avant de me dire qu'il faudrait peut-être que j'aille prendre ma douche, histoire d'être tranquille. Je prends un caleçon de rechange, un jogging et un débardeur avant de partir dans la salle de bain pour me déshabiller. Juste au moment où j'allais rentrer dans la douche, je me retourne et enfile un peignoir pour aller regarder un film. Je me doucherai après, pour le moment, la télévision m'appelle. Au pire, je suis trop bien, en peignoir. Oui, je suis sans gêne. De toute façon, il n'y a personne à la maison, alors je peux faire ce que je veux et c'est tant mieux.

(...)

Je me réveille en sursaut, le corps courbaturé et la tête sur le planché. Bordel de- Oh fuck. J'me suis endormi dans le canapé ! Kay aurait vu ça ... non. J'n'ose même pas l'imaginer. Je soupire avant d'envoyer un message à Andrea, ayant besoin de bouger un peu. On est samedi. Et le samedi, y'a pas école. Et le samedi ... C'est jour de fête. Oh et puis merde. Pourquoi je suis obligé de me justifier ? On s'en fout. J'ai juste envie de le voir, c'est tout. C'mon pote. C'mon coupain, quoi. J'attends qu'il me réponde et lorsqu'il le fait positivement en me disant de squatter chez lui, je souris et saute sur mes deux jambes pour aller prendre une douche. Ouais. Parce que c'est pas tout, mais j'sens les chips au paprika et le pop-corn caramélisé. Non pas que ça me dérange, mais je préfère de loin l'odeur de mon gel douche à la vanille. Je m'habille en vitesse, enfilant un simple jean serré rouge foncé et une chemise blanche, mettant une veste en cuir par-dessus avant d'enfiler mes chaussures de la même couleur que mon bas. Je me coiffe, mettant une tonne de gel dans mes cheveux pour les maintenir en place avant de me brosser les dents. Ouais. En tant que gros narcissique, je suis obligé de prendre soin de moi et de bien m'habiller, c'est forcé. Je file ensuite prendre mon skateboard pour filer de la maison, après avoir mis des bières et quelques trucs à manger à l'intérieur d'un sac de cours. C'est parti. ~ J'espère juste que les jumeaux ne seront pas là, même si je n'ai rien contre eux. Ils sont un peu lourds, parfois. J'arrive devant chez Andrea au bout d'une vingtaine de minutes, ayant pris mon temps. C'est le début de l'après-midi. Ce n'est pas la première fois que je me réveille aussi tard, mais c'est toujours exaspérant de voir que tout le monde est déjà débout et dans les rues. Le monde est-il réellement ainsi ou suis-je le seul à dormir autant ? J'en sais rien. Et j'n'ai pas le temps de me poser la question. Je frappe directement à la porte, prenant mon skate dans mon bras droit, souriant faiblement en attendant qu'il vienne ouvrir.