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 BRAN&PRIM — got a secret, can you keep it ?

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☮ running out, our time is running out.
Prim Capaldi-Majeed
Prim Capaldi-Majeed




DATE D'ARRIVEE SUR WCBH : 26/02/2014
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« TU PEUX ESSAYER DE NOYER DES PROBLÈMES, ILS SAVENT TRÈS BIEN NAGER »

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BRAN&PRIM — got a secret, can you keep it ? Empty
MessageSujet: BRAN&PRIM — got a secret, can you keep it ?   BRAN&PRIM — got a secret, can you keep it ? EmptyJeu 6 Mar - 22:38

En me levant, ce matin, j'avais eu la désagréable impression que la journée serait mauvaise. J'ai ce sentiment quasiment tous les matins, d'ailleurs, et à chaque fois, cela s'avérait vrai. Toutes mes journées étaient, en général, assez déprimantes et incroyablement banales. Cela me déprimait encore plus, de penser que mes journées restaient grises malgré mes efforts. J'avais beau sourire et paraître de bonne humeur, à l'intérieur, quelque chose m'empêchait de l'être vraiment. Je ne savais pas ce que c'était, mais cela me rongeait. Les psy me disaient que c'était à cause de la guerre, mais on ne pouvait pas mettre tout sur le dos de cette foutue guerre. J'ai une migraine, c'est sûrement un traumatisme du passé. J'ai mal au genou, c'est sûrement un traumatisme de la guerre. Je refusais de la laisser m'envahir. À la maison, tout était maussade. Mon père n'était pas là ; il avait été appelé pendant la nuit pour une opération urgente. Jules, mon frère, était déjà dehors et m'attendait, la clope au bec. Il croyait que je ne le voyais pas, que j'ignorais qu'il fumait. Ce n'était même pas une clope, d'ailleurs ; je savais encore reconnaître un joint. Je me préparais en vitesse et le rejoignit dans son pick-up. Comme chaque matin, il conduisit beaucoup trop vite, et comme chaque matin, nous ne nous adressâmes pas la parole. Cette indifférence réciproque me faisait énormément souffrir, mais cela ne semblait pas l'atteindre. Il me dégoûtait, et m'énervait. Une fois arrivés au lycée, je le regardais rejoindre son groupe d'amis, des gens vraiment pas fréquentables. Il alluma une clope, et je le vis sortir de la vodka de son sac. C'était pas possible. Qu'est-ce qu'il s'était passé pour qu'il devienne comme ça ? Pourquoi ne restait-il pas courageux ? Qu'est-ce que maman dirait…

La journée s'était passé sans trop d'encombres. Elle était néanmoins d'un ennui mortel ; les gens autour de moi semblaient insignifiants. J'étais fatiguée et les cours ne m'aidaient à me concentrer. Je sentais mes yeux se fermer au fur et à mesure que la journée avançait. Je n'avais qu'une unique envie : rentrer chez moi et dormir. Oublier tout ça le temps d'une nuit puis tout recommencer le lendemain. Je ne savais vraiment plus quoi foutre de ma vie. Je n'avais pas la motivation de faire changer les choses. Je n'arrivais pas à me tirer du passé. Plusieurs fois par jour, pendant mes interminables rêveries, je repensais à Tom, à mon Tom qui me manquait tellement. Et une douleur lancinante me déchirait l'abdomen, je me pliais en deux sur ma table. Parfois, on m'emmenait à l'infirmerie ; mais la pauvre infirmière ne pouvait rien pour moi. Cela m'arrivait plusieurs fois par semaine. Et quand je repensais à tout ça, ma respiration se faisait plus saccadée. La sonnerie retentit enfin, les cours étaient finis. Je pouvais enfin sortir de la classe, loin de tout le monde.

Malheureusement pour moi, l'infirmière me croisa dans les couloirs et m'emmena, malgré mes protestations, à son bureau. Il y avait une dame avec elle. Après m'être assise, elles me posèrent des tas de questions. Auxquelles je n'avais pas envie de répondre. Elles me demandèrent si je m'entendais bien avec mon père et avec mon frère. Je leur répondis que ça allait. Car à vrai dire, avec Jules, ça n'allait pas mal. Ça n'allait pas bien non plus. On ne s'adressait plus la parole, et je ne savais même pas pourquoi. Elles me demandèrent ensuite pourquoi j'avais toujours ces crampes à l'abdomen. Je ne répondis pas. Je ne voulais pas leur dire, elles n'avaient pas à savoir. En regardant ma main, la psychologue (c'était elle, l'autre dame) me demanda qui était Tom. Et merde. J'avais été assez stupide pour écrire son nom sur ma main. Je répondis, sans grande conviction, que c'était mon chien qui venait de décéder. Elles ne parurent pas convaincues. Je sortis de la pièce. Mes douleurs recommençaient. Cet interrogatoire me terrorisait. J'entendis, à travers la porte entrouverte, l'infirmière dire : « Cette pauvre fille est complètement traumatisée par la guerre ».

Toujours elle, toujours cette maudite guerre. Pourquoi je n'arrivais pas à en sortir, hein ? Pourquoi elle était en permanence à l'intérieur de moi ? Pourquoi, en me regardant, les gens la voyait avant de me voir moi ? Me sentant soudain faible, je m'appuyais contre le mur. Ressaisis-toi Prim, sois forte, souris. Tout va bien. Il me semblait entendre les cris et les tirs, alors que le couloir était désert. Je sentais la panique monter en moi. Je vis alors apparaître Bran, à quelques mètres de moi. Je me redressais. Bran, la seule bonne rencontre de la journée. C'était l'un de mes meilleurs amis. Je l'adorais. J'aurais aimé lui parler de tout ça, mais malheureusement, il n'était au courant de rien. Il savait que je venais d'Iran, mais je ne lui avait jamais parlé de la guerre, de la mort de ma mère, de ma grossesse et surtout, je ne lui avais jamais parlé de Tom. « Bran ! » l'interpellai-je en me rapprochant de lui. Il me lançait un regard noir que je n'aimais pas du tout. Ma gorge se serra. « Qu'est-ce qu'il y a ? » J'avais peur qu'il ne m'annonce quelque chose de terrible.

Je ne voulais pas le perdre. Il était l'une des personnes qui comptaient le plus pour moi. »
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Bran H. Anderson
Bran H. Anderson




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Nom d'un Lama albinos unijambiste ! Quelle belle journée, ne trouvez-vous pas?
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MessageSujet: Re: BRAN&PRIM — got a secret, can you keep it ?   BRAN&PRIM — got a secret, can you keep it ? EmptyVen 7 Mar - 13:57

Prim & Bran

« Les secrets finissent toujours par refaire surface. »




Les jours passent et se ressemblent trop au goût de Bran, ces temps-ci. Touts les matins, réveillé par les bip bip agressif du réveil, à chaque fois, la même envie de l'exploser par terre. Puis il arrive le moment où il faut se lever, se préparer et descendre dans la cuisine, où est réunie toute la petite famille; son père adoptif, sa mère adoptive et Hayley, leur petite fille, vêtue de son habituelle jupe aux couleurs pastelles et ses cheveux blonds nattés bien sagement. A chaque fois, sa mère adoptive lui propose des œufs brouillés au bacon, à chaque fois, il refuse, prend un toast et s’éclipse, laissant cette petite famille dans laquelle il ne se sent pas à sa place. Tout est trop parfait, trop artificiel. Quand il s'éloigne de la jolie maison peinte couleur "crème" et aux parterres de fleurs parfaitement entretenus, il se sent soulagé d'un poids. Comme touts les matins, il rate son bus et doit donc se rendre au lycée à pieds. Même s'il a l'âge requis, ses parents adoptifs refusent qu'il ait une voiture. Question de sécurité, prétendent-il. Bran pense qu'ils ont peur qu'il prenne davantage d'indépendance.

Comme d'habitude, il arrive en retard au premier cour de la journée. Comme d'habitude, pendant la pause de midi, un groupe de gars commencent à se moquer de lui. Comme d'habitude, il les envoie chier, comme d'habitude, il se prend un gros poing de footballeur dans la figure. Comme d'habitude, quand on lui demande ce qu'il s'est passé, il dit qu'il s'est reçu une balle de Baseball dans la figure. Il s'en fout que ce soit douloureux; il se mord juste les doigts de ne pas avoir pu fermer sa gueule, pour une fois. A la fin des cours, il se rend à son heure de colle hebdomadaire. Comme toujours, il copie le règlement pendant une heure sous le regard suspicieux du surveillant. Et quand celui-ci accepte de le lâcher, il s'en va dans les couloirs vides du lycée pour rentrer chez lui. Les yeux fixés sur le carrelage qui défile sous ses pas, il aperçoit Prim. Une douleur sourde lui tord lui ventre. Il n'a pas prévu de la croiser. Il n'a pas envie de lui parler, pas maintenant, pas aujourd'hui. « Bran ! » Elle s'avance vers lui d'un air guilleret, comme si tout était normal. Le regard sombre de Bran croise brièvement le sien, et elle se rend compte immédiatement que quelque chose ne tourne pas rond.  « Qu'est-ce qu'il y a ? » Ses yeux s'ouvrent grand, un regard plein d'appréhension. Elle ne croit pas si bien dire. Elle est sûrement la meilleure amie de Bran, et apparemment, elle ne lui a toujours pas accordé sa confiance. C'est hier que Bran a appris de la bouche d'une des pires commères du lycée que Prim est enceinte. Au début, il n'y a pas cru, puis, en y réfléchissant, il s'est rendu compte que cela expliquerait le comportement de sa meilleure amie. Bran fait mine de continuer de marcher, dépassant la brune, mais il fait rapidement volte-face. Il avait prévu de ne pas en souffler mot à Prim, se disant que cela ne le concernait pas, mais voilà il est incapable de garder le silence, il faut qu'il sache.

« C'est plutôt moi qui devrait te poser cette question, Prim. » Son regard foudroie celui de Prim, il se retient de lui crier à la figure qu'il se sent trahi, qu'il est blessé d'avoir appris une telle nouvelle de la bouche d'une peste, qu'il aurait dû le savoir. Devant son air effaré, il reprend la parole, plus calmement cette fois. « Je croyais être ton ami. Mais apparemment, t'en as rien à foutre de moi. » Il se tait en voyant apparaître l'infirmière, qui couve Prim d'un regard maternel, jette un coup d’œil rapide à Bran et passe son chemin. Quand il entend la porte claquer, il se rapproche de Prim pour mieux distinguer son visage, il veut voir si elle s'en veut, si elle a peur ou pire encore, si elle n'en a rien à faire. Au fond de lui, il espère que ce n'est qu'un mensonge, qu'il est en train de faire une crise pour rien. Mais il a le pressentiment qu'il ne se trompe pas, qu'elle lui cache bel et bien quelque chose. Et ça ne fait que l'attrister davantage. Si même elle ne veut pas de lui, il est seul. Vraiment seul, et si quelque chose l'effraie, c'est bien la solitude. C'est dans ces moments qu'il regrette l'endroit où il a passé presque toute son enfance; là, au moins, il était entouré. Bran se souvient toujours des noms de ses anciens camarades, même s'il a perdu tout contact avec eux. Là bas, il se sentait bien. C'était le bon temps.



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