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 « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain »

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we're the only heroes here ☮
Ethan M. Leventhorpe
Ethan M. Leventhorpe




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MessageSujet: « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain »   « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain » EmptyVen 7 Mar - 18:31



Ethan & Lux


Je le savais. Je le sentais que c'était une journée de merde. Rien qu'à voir la météo ce matin à la télévision, j'avais les boules. On m'a viré de la salle de musculation, tout ça pour quoi ? A cause de ces connards des médias. Si je les avais sous la main ceux-là, je les réduirais en charpie. Rah. Tout me saoule aujourd'hui. Et en plus, ce soir, je suis de garde au bahut pour une retenue de dernière minute. Je me demande sur quel cas social je vais tomber encore. J'espère que ce n'est pas encore l'un de ces gamins de première année, qui va me poser une question toutes les dix secondes pour savoir s'il doit écrire son nom à droite ou à gauche de la feuille. Je grille une dernière cigarette sous le préau à l'entrée, j'ai pas le droit, je le sais pertinemment, mais il n'y a plus personne dans le lycée à cette heure-ci, en dehors des femmes de ménage et de quelques retardataires, parmi les élèves ou les profs. Dernière latte, ça me gave déjà. Je cherche les clefs sur le trousseau qui commence à peser lourd dans ma poche, je range mon briquet, et on y va. Le pas lent, après tout, il ou elle est en retenue, je vais pas non plus lui faire gagner du temps. Et puis vu l'orage qui gronde dehors, je ne suis même pas sûr que l'élève surprise du jour va pouvoir rentrer chez lui aussitôt la colle finie. J'espère qu'il saura bosser en silence, que je puisse lire mon bouquin. J'ai dû avancer de dix pages en une semaine avec tout ça. Fait chier.

« Allez, c'est parti... », soupiré-je.

Je me motive. Dernier jour de cours. Il est dix-huit heures. La nuit est déjà tombée et le vent souffle comme si un ouragan s'était abattu sur le continent. C'est quoi ce délire ? Moi qui suis venu avec une veste pas chaude, quelle idée aussi, bah je me les pèle sévère. Il y a de ces courants d'air ici, ils feraient mieux d'investir dans l'isolation thermique. Je me dirige vers la salle des professeurs, le moment fatidique approche. Je commence à être curieux, j'attends de voir quel boulet je vais traîner à ma cheville ce soir. A la main, la clef de la salle de retenue, et à l'autre, le fameux livre que je n'ai pas terminé, et que je ne terminerai sûrement pas aujourd'hui, me connaissant. Je toque à la porte, et tente d'effacer cet air mi-blasé mi-vicieux que je dois probablement encore afficher, comme à mon habitude. Forte odeur de tabac, ma tenue en est imprégnée. Avec la senteur de l'humidité ambiante, d'avoir passé dix minutes près de la pluie torrentielle qui s'abattait au dehors. J'entre.

« Alors, qui est l'heureux élu cette fois-ci ? » lancé-je de mon air désinvolte, théâtralement, dans la pièce où je venais d'insinuer ma présence.

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Lux
Lux "MJ" Joplin




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MessageSujet: Re: « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain »   « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain » EmptyVen 7 Mar - 20:59

ETHAN&LUX ►  i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain






La salle de retenue c’est comme ma dernière heure de cours le vendredi soir. J’y suis abonnée. Chaque fois je traîne des pieds pour y aller et cette fois n’échappe pas à la règle, je me tape tout les couloirs des bâtiments pour essayer d’être en retard. Le flot d’élève habituel m’aurait assurer de l'être mais ils ne sont pas là, alors, j’arrive bien à l’heure. Du coup j’entre dans la salle en soupirant, avec l’envie de me griller une clope à la fenêtre en attendant que le ou la surveillante arrive. Du coup je ne me fais pas prier et j’ouvre une fenêtre où j’y appuie mes coudes. Fumer dans l’enceinte du lycée c’est interdit mais pour maintenant, c’est trop tard. Je tire lentement une latte en soupirant. Je n’ai pas envie de bosser aujourd’hui. C’est rare que j’en aie envie mais aujourd’hui je crois que c’est encore pire que d’habitude. Du coup, j’espère que je vais tomber sur un pion cool qui ne va pas me casser les pieds pour que je fasse quelque chose et qui va me laisser glander tant que je ne l’agace pas. J’en suis à la moitié de ma cigarette quand il débarque, du coup, je me dépêche de fumer encore deux ou trois lattes dessus en quelques secondes pour ne pas « gâcher ». Je ne tousse même pas ce qui est plutôt cool. Mais je suis grillée, parce que je n’ai pas le temps de la jeter avant qu’il entre. Je lui lance un sourire éblouissant, même si ça ne risque pas de l’empêcher de rapporter ma faute au directeur. Enfin c’est ce que je crois avant de me retourner.

« ALORS, QUI EST L'HEUREUX ÉLU CETTE FOIS-CI ? »

Je reconnais Mr. Leventhorpe et un mince sourire s’étale à nouveau sur mes lèvres. Je l’ai déjà vu en train de se fumer un joint dans un coin, pas sûr qu’il me dénonce. Il a l’air plutôt cool. Bien que pas mal de truc bizarre circule à son sujet la première question que je me pose c’est : est-ce qu’il a une nouvelle copine ? Faudrait vraiment que j’arrête avec les mecs plus vieux. Mais il un truc, puis sa consommation d’herbe le rend tout de suite cool à mes yeux. Mon dieu, je juge tellement les gens, je suis tellement superficielle.

« Lux Marie-Jeanne Joplin M’sieur ! » je m'exclame presque en riant

Je ne me fais pas prier pour prononcer mon second prénom, accompagné d’un sourire carnassier. Trainant des pieds comme toujours, je pose gentiment mes fesses sur une table du premier rang. Il passe à côté de moi, il sent le tabac froid, j’aime bien ça. J’dois pas sentir beaucoup moins que lui. Si ce n’est que ça ne se mêle pas à l’humidité.

« Ah ouais, par contre je devais travailler sur un bouquin en littérature mais j’me suis servie de ma couverture pour faire des toncards… Du coup je l'ai pas sur moi je l'ai laissé chez quelqu'un. »

C’est trop facile. Je croise mes jambes sous ma table et appuies ma tête sur la paume de ma main. Je l’observe avec un sourire. Les traits de son visage son fin mais il a tout même la mâchoire légèrement carré.

« Mais vous devez savoir ce que c’est non ? » j'ajoute avec un nouveau sourire.


Dernière édition par Lux "MJ" Joplin le Sam 8 Mar - 15:59, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain »   « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain » EmptySam 8 Mar - 13:47



Ethan & Lux


Une junkie. C'était mon jour de chance, finalement. J'allais la laisser fumer dans son coin, quitte à ce qu'une goutte de pluie foute en l'air son joint fraîchement consommé, si j'en jugeais par... l'odeur et le fait qu'elle le tenait encore à la main. Une blondasse décolorée, des cernes aussi grandes que trois fois le Texas, et un sourire mesquin. Je l'ai sûrement déjà croisée dans les couloirs du bahut, mais bon, ce n'est pas la seule qui corresponde à cette description. Lux. Marie-Jeanne. Joplin. Marie-Jeanne. Ces mots résonnèrent dans ma tête comme le son d'un gong, fatal, tragique. Je devais en fumer. Ma pauvre cigarette de la pause précédente, qui s'est terminée il n'y a même pas dix minutes, ne m'a pas suffit. Connasse.

Je referme la porte derrière moi, et je jette le trousseau sur le bureau principal. Grand fracas. Nonchalant, je me dirige vers la chaise juste derrière, en passant près de Lux. Soupir. Deux heures. Plus que deux heures et ce sera enfin le week-end, je vais pouvoir glander chez moi, faire la larve dans mon pieu, recréer l'aquarium de ma piaule, faire du sport en regardant le prochain match de baseball. Il faudrait que je m'achète un rameur. Ça me ferait travailler les épaules. Je reste un moment absent devant le siège. Elle m'a parlé non ? Bouquin... Littérature... Couverture... Toncar ? J'esquisse un bref sourire en coin, levant les yeux au ciel en posant justement le livre que je tenais à la main sur la table.

« Y a aussi des pages dans un bouquin, si on en croit la légende, tu les as fumées aussi pour que ça t'empêche à ce point de bosser ? », lui réponds-je, narquois.

Je ne lui adresse pas un regard pour le moment, elle ne m'intéresse pas. Qu'elle glande, tant qu'elle ne me dérange pas, je me fiche de ce à quoi elle passera les deux heures à venir. Je m'installe sur la chaise, et vérifie par la vitre de la porte d'entrée qu'il n'y ait pas de femmes de ménage dans le coin, pour pouvoir poser mes pompes sur le bureau. Vous savez, ces grosses rangers énormes, des trucs qui viennent de l'armée. Un peu comme ma veste. Je reprends mon livre, et je l'ouvre, à une page quelconque. Puis je redresse la tête. Si je sais ce que c'est ? Bien évidemment, je fumais qu'elle n'était pas encore entrée à la Holy Spirit High School. Mon regard se fiche sur son visage de camée, je l'observe un moment, toujours aussi désinvolte et je-m'en-foutiste.

« Pire que des paparazzi les gamins... », lâché-je, en soufflant.

J'avais bien besoin de ça. Encore une qui m'a observé durant un instant de fumette, on ne sait où. Je ne me cachais pas vraiment de ça, certes, mais de là à s'en souvenir. Je n'étais pas un exemple, je ne l'avais jamais été. Et je n'allais pas commencer maintenant, même si je tentais de calmer un peu le jeu à ce niveau. Je fais mine de me plonger dans la lecture de mon bouquin. Pourquoi j'avais un mauvais pressentiment ? Je sentais qu'elle allait me poser des tas de questions...

« Et comment tu sais ça toi ? »

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Lux
Lux "MJ" Joplin




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MessageSujet: Re: « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain »   « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain » EmptySam 8 Mar - 15:45

ETHAN&LUX ►  i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain






« Non, y’a longtemps que les mots ne me font plus planer. » je réponds, énigmatique

Constat : Je suis une fille désillusionnée. J’ai besoin d’un bon coup de pied pour me remettre dans le bain tourmenté de la vie.  Mais rien n’y fait, quoi que les gens tentent pour moi, je me retrouve à fumer un joint assise en plein milieu de la route en espérant qu’un pick-up d’adolescent saoule va peut-être avoir le temps de me renverser. Mais ça n’arrive jamais. Et je suis encore là, à penser que je peux me permettre de me prendre encore des heures de colles sans risquer de me faire définitivement renvoyer du lycée. Je le mériterais pourtant de ne plus être élève ici. Quand Andreas et moi on inonde les couloirs du lycée pour les transformés en « patinoire » géante et y glisser comme des fous en hurlant de rire ; on prend quelques heures de colles. Le désespoir est-il trop présent dans mon regard pour qu’on m’achève à grand coup de renvoie ? Comme si j’allais survivre à mon rythme de vie de toute façon. Ici ou ailleurs c’est pareil : je vais crever. A quoi bon essayer de me garder en vie ?

Alors que je ne le quitte pas des yeux, il ne me regarde pas. Ça me fait rire intérieurement et pourtant je sais que je ne l’impressionne pas. J’aimerai savoir ce qui l’empêche de planter ses yeux dans les miens. Il m’intrigue. Les gens mystérieux ça me fascine. Moi, on lit exactement ce que je suis sur mon visage, avec mes cernes immenses et mon visage creusé, dans mes fringues que j’ai trouvé pour pas chers quelques parts. Dans l’odeur de tabac froid et de beuh qui me suit comme mon ombre, laissant dans mon sillage une odeur douce amer de la merde que je consomme pour essayer de passer à autre chose. Pour ne pas penser à Tate qui s’est tiré et qui doit se taper une fille différente dans chaque ville, chaque état qu’il sillonne. C’est bien connu, les guitaristes ont du succès.

Mais il me pose une question alors je sors de mes pensées, je m’assois en tailleur sur ma chaise. C’est chose aisé avec mes jambes comme des allumettes et mon corps de crevette.

« Je le sais parce que je vous ai vu tout simplement. Et je sais faire la différence entre un joint et une roulé c’tout. »

J’enlève ma veste en jeans trouée de partout pour dévoiler des épaules fines et un débardeur blanc. Je regarde dehors en soupirant, la pluie commence doucement à tomber et après un regard sur mon skate, j’ai presque envie de pleurer : je sais que je vais devoir rentrer sous la pluie et ça ne me fait pas plaisir. Je regarde à nouveau le surveillant et je ne me démonte pas. Puisque de toute façon je n’ai pas l’intention de travailler, c’est l’occasion ou jamais de savoir la vérité sur Ethan Leventhorpe ; cela dit je ne suis pas certaine qu’il me lâcherait la moindre parcelle de réponse dont je pourrais me servir concrètement pour en savoir plus sur lui. Mais bon :

« Je pensais qu’on était plus gros cigare cubain dans la mafia ; et qu’on se contentait de la trafiquer sans la fumer l’herbe. Ça fait longtemps que vous en consommez m’sieur ? »

Même pas « monsieur » non, je suis trop désinvolte. Je m’aime. Non, en fait, c’est son regard je-m’en-foutiste qui me pousse à prendre ce ton léger et plaisantant pour lui poser une question aussi sérieuse. Il y a quelque chose de trop secret chez lui pour que je ne fasse pas ma petite fouine. Le danger de découvrir quelque chose de grave m’excite. J’étire mes lèvres trop maquillé d’un rouge à lèvre bordeaux dans un sourire confiant. C’est ce que je sais faire de mieux sourire ; sourire pour mentir et ne pas montrer que dans ma tête, ma seule obsession, c’est d’y rester.

« D’ailleurs m’sieur vous avez quel âge ? 25 ? 30 ans ? »

C’est moins indiscret que de vouloir savoir depuis combien de temps il fume mais, en fait ce que je veux surtout savoir c’est combien nous avons de différence.

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MessageSujet: Re: « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain »   « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain » EmptySam 8 Mar - 16:30



Ethan & Lux


Le pire, c'est que j'aurais carrément dû le parier, je me serais encore ramassé du fric, quitte à ne plus savoir quoi en faire, comme c'était le cas. Même si ça ne se voyait pas trop. Je faisais en sorte de le cacher au mieux, en tout cas, je ne le portais pas sur moi. Un vieux jeans, denim brut, délavé sur les cuisses, déchiré sur l'ourlet du bas à force de l'avoir traîné entre le goudron et les semelles épaisses de mes rangers. Mes rangers, donc, noires, vieilles, vintage comme on dit, que je laçais à moitié parce que j'avais la flemme le matin. Un pauvre tee-shirt, lui aussi noir, parce que c'est une couleur discrète que j'apprécie et qui va avec tout, des écritures dessus, je n'ai jamais cherché à savoir ce qui était marqué, et je m'en moquais. Et ma veste. Toile brute, couleur kaki, motifs camo. Le militaire dans toute sa désinvolture.

Je ne mettais pas de costard-cravate, pas de chaussures basses vernies, mes cheveux étaient coiffés en brosse, avec du gel, mode hérisson au réveil après une bonne murge bien comme il faut, pas gominés et tirés en arrière. J'avais un côté bad boy que mon père ne pouvait pas supporter, lui qui devait toujours être irréprochable dans ses tenues, pour assister à ses foutus congrès de politique. Coincé. Enfin, pas tant que ça, il devait se taper une bonne centaine de femmes au mois, en oubliant ma mère.
D'ailleurs, je me demande ce qu'elle fait, elle, de son côté...

« Mes félicitations, tu comptes avoir un diplôme avec ça ? » rétorqué-je, sarcastique.

Les réponses de merde, les questions à la con, ma soirée s'annonçait bien... chiante. Elle veut savoir mon âge. Et pourquoi pas mes mensurations, tant qu'on y est. Quoi qu'elle serait pas déçue la gamine. Je sors mon Zippo de ma poche, et je le fais glisser sur mon jeans, grattant les gravures, déjà abîmées d'avoir trop servi, de mes ongles courts. Une habitude. Le capuchon glisse, la charnière s'active, la roue d'acier strié frotte contre la pierre à feu, une étincelle jaillit et que la lumière soit. La flamme grandit, vacille et semble manquer de s'éteindre. Mais elle survit dans cet environnement sec, et reprend un peu de vigueur. Je l'observe longuement, plongé dans mes songes.

« Je constate que t'aimes bien les clichés. Faut pas croire tout ce qu'on raconte. Et comme si j'me souvenais de quand j'ai commencé, sérieux... J'sais pas, dix, onze ans p't-être. », je lève les yeux au ciel, secouant à moitié la tête l'air de dire "qu'est-ce que tu crois ?".

Mes yeux restent hypnotisés par la danse enflammée, encore un instant. Puis ils se remettent à vivre, leur couleur rappelant le ciel gris qui avait pesé sur Tuscaloosa et ses environs toute la journée. Ils pivotent, vifs, et viennent se planter dans ceux de la jeune fille que je devais surveiller.

« T'as pourtant l'air bien renseignée, et tu sais pas ça ? Étonné que les médias n'aient pas communiqué cette information 'capitale' dans les magazines people du coin. », je ricane, jaune peut-être, mais c'en est ridicule.

Je hausse les épaules. Et puis qu'est-ce que ça peut lui faire que j'aie vingt-cinq ou trente ans ? J'ai l'âge que je parais avoir, ça me suffit.

« T'es là pour un reportage ou quoi ? J'suis né en soixante-sept, fais le compte, si t'as pas de littérature à faire, j'te filerai des maths. » lui réponds-je, un léger sourire en coin trônant à la commissure de mes lèvres.

Je suis taquin, toujours. J'aime cette attitude, la réaction que ça provoque souvent. J'aime quand on me répond sur le même ton, j'aime quand on joue avec moi. Parce que c'est ça, le but de la vie. Jouer. Jusqu'à perdre un jour, au bout d'un nombre incommensurable de victoires écrasantes.


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MessageSujet: Re: « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain »   « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain » EmptySam 8 Mar - 17:28

ETHAN&LUX ►  i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain






J’ai un petit rire sarcastique. Au fond, j’suis pas certaine que je l’aurais mon diplôme. Est-ce que j’ai réellement envie de l’avoir ? Est-ce que je vais me retaper une dernière année dans l’espoir fou de me remettre sur les rails – non pas celle du train qui pourrait m’écraser ou le rail de coke que je pourrais snifer, les rails de la vie ! Mais les gens s’en foutent pas mal que les junkies, les paumés dans mon genre est pas leur diplôme. Ils s’en foutent qu’on aille mal et qu’on traine nos carcasses de petits cons d’un endroit à un autre. Tant qu’on ne pollue pas leur champ de vision de personne bien pensantes, et agissants pour le bien de leur société qui pourrit chaque seconde. Je me sens complètement inutile parce que je n’essaye même pas de changer les choses. Moi je me contente de me détruire et d’attendre qu’on m’aide à mourir. Mais non, y’a encore des gens assez persévérant et prêt à m’aider à sortir de la merde dans laquelle je me suis lentement – ou pas – foutue. Des amis ouais, il parait qu’on appelle ça comme ça. Ils vous servent à quoi vos amis s’ils n’essayent même pas de comprendre ? S’ils tentent de vous sauvez sans connaitre ce qui se passe dans votre tête ?

« Pourquoi vous avez commencé ? »

Je suis trop curieuse, je le sais bien. Ça ne me regarde absolument pas mais j’aime bien savoir. Peut-être que lui raconterais pourquoi MOI j’ai commencé. J’suis d’humeur à parler de moi tient ! Pourtant je ne fais que poser des questions. C’est pas plus mal s’il ne s’intéresse pas à moi peut-être. Quoi que j’aimerai un minimum d’intérêt. Mais non. Je ne peux pas m’en empêcher. Les questions traversent mes lèvres avant même que mon cerveau n’est pu me donner l’ordre de la fermer. Ses yeux s’accrochent à la flamme et du coup je peine à ne pas faire pareille. Comme une obsession. Elle danse sous mes yeux, me rappelle Tate qui faisait exactement pareil. J’éternue trois fois avec une larme au coin de l’œil. Tic que j’ai depuis toujours lorsque je suis à deux doigts de pleurer. Mes émotions sont carrément en pagaille dans ma tête, c’est le foutoir complet quoi qu’il arrive.

«Vous venez de me dire de pas croire tout ce qu’on raconte. On est jamais mieux servie qu’à la source non ? »

Ok je détourne complètement une citation mais c’est pour le bien de ma répartie ! C’est complètement ridicule. J’aime bien. Je compense à avoir la bouche pâteuse et c’est une sensation à la fois désagréable et carrément cool. Les doux effets du THC m’aurait presque manqué si je n’avais pas été high pratiquement 24h/24h !

« Vous seriez bien embêté tient, si je faisais partie du club de journalisme et que je balançais ça à tout le monde. Mais vous avez de la chance, je suis juste curieuse d’en savoir plus sur le mafieux qui a tué sa copine tout ça tout ça. »

Oups. Parfois quand même je ferais mieux de fermer ma bouche. Je ne peux pas m’empêcher de rapporter d’un coup toutes les histoires bizarres que l’ont rapporte à son sujet. J’essaye de me rattraper rapidement :

« Donc oui, 25 ans, bingo ! J’suis assez douée pour deviner. Elle est sympa votre veste hum. »

Ok, en fait je suis nulle. J’ai tenté de détourner son attention mais à mon avis j’vais me prendre un retour de flamme assez méchant. Parce que j’ai sa réparti, je suis assez lucide la dessus. Je vais prendre tellement cher sur la réplique que je sens que je ne vais pas oser ouvrir la bouche davantage.

« Tout ce que vous voulez mais pas des maths ! »

Ferme là Lux. J’ai été déstabilisé, je déteste ça.

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MessageSujet: Re: « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain »   « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain » EmptySam 8 Mar - 20:42



Ethan & Lux


C'était bien le moment de me parler de ça. Alors que j'ai envie de fumer. Je ne sais pas à quoi elle s'attend. A ce que je lui réponde sincèrement peut-être ? La sincérité, c'est de la connerie. De la merde en boîte de conserve avec additifs et du cheval à la place du boeuf en farce. J'ai rarement été sincère. Sauf avec elle. Je lui disais tout. Mes pires craintes, mes colères noires, mes frayeurs les plus sombres. Elle savait ce qui me passait par la tête. N'importe quand. N'importe où. Mais elle n'est plus là pour m'écouter, elle n'est plus là pour me calmer, elle n'est plus là pour me réconforter, et elle me manque putain.

Ma tête va trop vite, je n'arrive plus à suivre le fil de mes pensées. J'ai dû rester figé, mon regard croisant celui de Lux si elle n'avait pas tourné la tête depuis, sans même réaliser que mes yeux étaient encore posés dessus. Je secoue vivement la tête, refermant le capuchon du zippo d'un geste habile du poignet.

« Pour me foutre en l'air, comme toi ? », je ricane à nouveau, mordant de mes canines le coin droit de ma lèvre inférieure.

J'étais cassant, piquant, acide, amer. Je n'avais pas envie de lui expliquer la raison de tout ça. Elle n'avait pas à le savoir. C'était une élève, elle devait avoir ses raisons, j'avais les miennes, et point barre. On ne se connaissait pas, c'est presque si elle n'avait pas dix ans de moins que moi, nous n'avions pas grand chose en commun, en dehors de la fumette. Je joue à nouveau avec le briquet. Il tournoie dans ma main, j'ai le coude posé sur le bureau, et suis de travers, mes bottes toujours en l'air sur le coin du meuble, tandis que je reste affalé dans ma chaise. Je l'écoute d'une oreille distraite tandis que la pluie, qui s'écrase comme un tas de météorites sur les vitres de la salle -presque- vide, surcharge l'autre.

« Je vois pas pourquoi tu voudrais en savoir plus. Ma vie est déjà étalée dans les journaux, en long, en large et en travers. A croire que ça ne suffit même plus. »

Je suis las, je n'arrive plus à être en colère, je m'en contrefous. Ils ne savent rien. Des années que ça dure, des années que j'enchaîne les interrogatoires, les procès, que je ne peux quitter le pays. Je suis même étonné qu'on m'ait encore gardé en poste ici. Je n'ai pas besoin de travail. Je n'en ai jamais eu besoin. Mais il faut que je bouge. Que je fasse quelque chose de mes dix doigts. Quoi que ce soit. Même surveillant dans un pauvre bahut de l'Alabama.

« Les ragots doivent courir ici, fais-toi plaisir, écoute-les tous. Et merci pour la veste. »

Quitte à rester un minimum poli. Je bâille, et je pose le briquet sur le bureau, avant de rouvrir le bouquin. Je ne sais plus où j'en étais, et j'ignore sa remarque sur les maths, je n'aime pas forcément ça non plus.

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MessageSujet: Re: « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain »   « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain » EmptySam 8 Mar - 22:14

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J’étais vraiment à deux doigts de me confier. De lui dire que ça n’avait rien avoir avec le fait de me foutre en l’air. Avant de comprendre que de toute façon, il s’en fichait éperdument que je meurs à cause de l’herbe ou écrasé sous ses ignobles bus scolaires qui nous mènent d’un point A à un point B en essayant de pas nous tuer. Si j’étais assez égoïste, je causerais moi-même un accident de bus, niant ma responsabilité en bloc si ça ne me tuait pas. Mais ça me tuerait surement, et il en serait enfin fini de moi.

« Y’a des moyens plus rapide de se foutre en l’air. » je répond, toujours énigmatique

Je regarde dehors en caressant doucement la cicatrice de mon poignet. J’y jette un œil. Les gens la trouvent laide. J’y suis particulièrement attaché. Symbole de mon profond désespoir et de ma seule issue. Ou en tout cas la seule qu’on a bien voulu laisser à ma portée. Je n’aime pas avoir à refaire face à tout ça. Mais je me réveille encore parfois la nuit en hurlant de peur ; et l’odeur d’Hadrien me parait encore parfois dans l’air. Quand j’la respire – quand quelqu’un porte le même parfum que lui en fait – j’ai juste envie de m’enfuir en courant. Et je le fais parfois. J’accélère et j’essaye de me perdre dans le flot de gens. Pourtant je le sais qu’il ne peut pas être là et qu’il ne sortira pas de prison de si tôt. Mais la peur est ancrée en moi.

Je me lève, puisque de toute façon je n’ai pas l’intention de travailler. Laissant mon corps fluet, à deux doigts du rachitique évolué entre les tables pour rejoindre la fenêtre. La pluie me fascine presque plus que la flamme du zippo. J’ai presque envie d’ouvrir la fenêtre devant laquelle je suis pour sentir la pluie tomber sur mes bras et en sortir l’odeur. C’est comme l’herbe que l’on vient de couper ou le café qui coule. Mais la pluie et l’herbe, c’est symbolique. L’une semble tout nettoyer tandis que l’autre va reprendre ses droits rapidement. On ne peut empêcher la pluie de tomber et ne peut empêcher l’herbe de pousser. J’voudrais qu’on ne puisse m’empêcher de mourir.

« C’est pas ce qu’on dit de vous qui m’intéresse. C’est ce que vous pensez de vous-même. »

La psychologie dans toute sa beauté. Si je vis assez longtemps pour obtenir mon diplôme et avoir le temps de m’inscrire dans une fac, je ferais surement le choix d’une fac de psychologie. Le cerveau humain et sa complexité, ses nuances, propre à chaque individu est une chose qui m’obsède complètement.

« Si je devais écouter tous les ragots et y croire, je serais pas plus avancer. Les gens parlent et se contredisent sans cesse. Un jour vous êtes un meurtrier et le lendemain un héros. »

Bon, c’est vrai, je n’ai jamais entendu personne le comparer à un héros, mais ça pourrait être le cas ? Ça pourrait arriver non ? Si un jour, comme ça, il sauvait la vie de quelqu’un. L’absoudra-t-on pour autant de tous ses autres pour avoir sauvé une vie ? Une vie sauvée pour une vie prise ?

Je pose ma main sur la fenêtre puis je souffle dessus pour y former de la buée. Je laisse le rond s’effacer petit à petit. Il va faire nuit. Et je déteste être seule la nuit.
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Ethan M. Leventhorpe
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MessageSujet: Re: « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain »   « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain » EmptyDim 9 Mar - 12:29



Ethan & Lux


« Plus rapides, mais moins plaisants. », réponds-je, du tac au tac.

Après tout, beaucoup tentaient la scarification au point de l'exsanguination mortelle, la pendaison jusqu'à ce que leurs vertèbres cèdent, certains mouraient à la chaise électrique, d'autres par injections létales. Certains se laissaient mourir de faim, d'autres essayaient de se noyer. Certains se lançaient même dans la guillotine home-made. Si ça c'est pas du prestige quand on arrive au Purgatoire. Alors comment t'es mort mon gars ? Oh bah, trois fois rien, j'me suis juste tranché la gorge avec un couteau en plastique... Putain, trop fort, vas-y, j'te fais passer en premier. Alors, Paradis ou Enfer ? Bah j'hésite, en fait, si j'ai désolidarisé ma tête de mon corps, c'est p't-être que je m'en voulais pour  quelque chose que j'ai fait non ? Bah t'as quand même bien douillé pour venir nous rejoindre ici, allez, va pour l'Paradis, tu connaîtras pas mieux. De la beuh et des femmes à poil, tout ce qu'il te faut, un vrai porno. Ce rêve. Bon, les champs d'herbe verte, les fleurs et le ciel bleu, ce n'est pas forcément ce que j'aime, les lacs de lave, les cris de souffrance et la lubricité, ça, c'est plutôt mon truc. Je n'aimerais pas être réincarné. Vu les merdes que j'ai faites au cours de mon quart d'existence, je vais tomber sur un truc de merde, genre une limace, ou un moustique. Vous savez, l'insecte le plus chiant ever, le truc qui aspire votre essence vitale et que vous écrasez sans pitié parce qu'après vous avoir torturé, il laisse cette putain de marque de merde qui vous démange à la mort. J'espère que vous aurez le malheur de vous baigner dans de l'eau salée pour que ça vous crame la peau.

« Ce que je pense ? Ça aussi c'est marqué dans les journaux, Miss Marijuana. J'enchaîne pas les procès en plaidant coupable. »

C'était évident. J'aurais avoué sinon, et je ne serais pas là à surveiller la camée. Ce qu'il s'est réellement passé ? Enfin, ce que je crois qu'il s'est passé ? Je ne vous le dirai pas. Pas maintenant. Nous ne sommes pas assez proches pour que je confie la partie la plus sombre de ma vie, et dieu sait si j'en cache d'autres. Si vous saviez comme on tentait de vous manipuler. A vous accuser de tous les maux de la Terre, vous seriez capable d'y croire aussi. C'est là le but de la justice. Trouver un coupable, qu'il le soit ou non.

« Correction : tous les jours je suis un meurtrier, on ne me voit que comme un homme riche à qui il faut extorquer des remerciements en cash pour son soi-disant soutien. » lancé-je, cynique.

Ils en voulaient à ma fortune depuis des années. Depuis que mon grand-père paternel avait fait fortune dans l'industrie automobile, depuis que j'étais le fruit de l'amour entre un héritier sénateur et une actrice de bonne famille. Je recevais lettres de soutien et de menaces par dizaines chaque jour. Je finissais par les laisser s'entasser dans ma boîte aux lettres, jusqu'au jour où j'y mettais le feu dans mon jardin. Rien à foutre de leur compassion ou de leur venin. Qu'ils se déversent en compliments et en insultes, ça me passe au dessus.

Lux. J'avais fini par la quitter des yeux, ma haine commençait à revenir, c'était mauvais signe. Je la cherche rapidement du regard, et l'observe, à la fenêtre de la salle, faire de la buée sur la vitre froide. Je la détaille un instant, pauvre fille droguée et anorexique, elle n'avait que la peau sur les os, et ses queues de rat blondes en rajoutaient à son apparence frêle. Une brindille que l'on aurait pu casser en soufflant dessus. Ça craint.

« C'est pas parce que tu finirais par changer d'avis sur moi que je serais sorti de la merde. Une personne, c'est bien gentil, mais ce n'est pas un pays entier. »

Je ne détache pas mes yeux couleur tempête de son corps squelettique, et je la regarde faire, distrait.

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MessageSujet: Re: « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain »   « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain » EmptySam 15 Mar - 15:35

ETHAN&LUX ►  i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain






Je ne réponds plus. Je ne sais pas si ma place est encore entre ses murs. Si je ne devrais pas plutôt arrêter totalement d’étudier à continuer plutôt à me détruire minutieusement dehors. Comme ça au moins, le temps perdu à faire semblant de m’intéresser à ce qu’il se passe entre ses murs serait utilisé à bon escient. Je suis las d’avoir à faire semblant que mettre un pied devant l’autre et encore quelque chose que j’ai envie de faire. Si seulement tout les gens qui tiennent à moi pouvaient me lâcher la grappe et juste me laisser être égoïste. Je suis sûre qu’avec ça en quelques jours, tout serait réglé. Comment j’ai fait moi déjà en huit mois pour ne pas réussir à me mettre assez à l’envers pour en mourir ? Avec l’application que j’y mets ça devrait être réglé nom de Dieu ! Mais non, je suis là, à attendre la fin. Qui ne vient pas bien sûr. Faudrait pas qu’elle se presse cette salope après tout, ce n’est pas comme si mon désir passait avant celui d’un autre. Chacun son tour. La mort viendra quand elle viendra. Comme si la provoquer ne servait à rien. Malheureusement.

« Au moins, je suppose que personne n’est trop curieux sur vous. Sauf des gens prêt à risquer leur vie pour en savoir un peu plus. Je ne parle pas de moi. »

Peut-être que si au fond. Peut-être que j’ai trouvé là un autre moyen de mourir. Sous les coups. Ou parce que j’aurais découvert la vérité et que me tuer sera le seul moyen pour me faire taire. Avais-je seulement assez d’importance ? Ma parole serait-elle si précieuse contre la sienne ? Ses aveux –confessions - qu’ils viennent ou non, me donnerait-il envie de courir voir la police pour l’incriminer. Ou n’en aurais-je tout simplement pas le temps ?

En avais-je seulement quelque chose à faire qu’il soit un meurtrier ou non ? Au diable tout ça. Je tire une table près de la fenêtre pour l’entre-ouvrir. Au point où j’en suis, je me contrefous bien de ce que je vais faire. Je tire une cigarette de mon paquet. Consciente qu’il prendra peut-être ceci pour une simple provocation. Alors qu’au fond, je n’en ai absolument rien à foutre de le mettre en colère. Je ne suis ni terrifié, ni curieuse de savoir qu’elle sera sa réaction. Ce n’est même pas avec une motivation spéciale que je fais cela, mais seulement, parce que je suis désespérée d’être encore ici. J’étends mes jambes pâles sur la table suivante et crache la fumée par la fenêtre avec une moue triste.

« Vous en voulez une ? »

Peut-être que c’est une question idiote. Peut-être que c’est encore à interpréter comme une provocation. Peut-être même que je suis stupide. Mais je m’en fiche. Le peu de jovialité qu’il aurait pu me rester de cette journée s’évanouit à mesure que je recrache la fumée par la fenêtre. Plus je vide mes poumons d’air, plus la tristesse m’enveloppe. J’ai envie de musique. De gens bruyant qui me sortirait de mon cocon de mal-être durant une nuit. Des gens qui ne ferait pas attention à moi réellement après tout ça.
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MessageSujet: Re: « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain »   « i don't mind, no i don't mind, i don't mind the rain » Empty

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