Behind the computer

pseudo: Floraton_.   âge: 19 ans pays: France.   comment as tu connu we could be heroes?: Sur Bazzart ! ton avis: J'adooore le contexte, j'adoooore The Perks, j'adoooore le forum dernier mot:    crédits gif, icon et avatar: Groggysaoul, GHOSTS!Avatares et WeHeartIt

« Alors Zelda; comment s'est passé ta semaine ? » La jeune fille soupira et se redressa en croisant les jambes. Sans lever les yeux, elle se força à sourire et elle glissa une main dans ses cheveux. Lorsqu'elle reposa cette dernière sur son genoux, son regard fût attiré par les fines cicatrices blanches jonchant son poignet droit. À l'oeil nu, elles étaient presque invisibles. Il fallait s'y attarder pour les remarquer. Zelda avait toujours trouvé le moyen de les rendre les plus discrètes possible, trouvant une combine pour les maquiller ou racontant que son chat l'avait griffée. Mais récemment, sa déprime destructrice l'avait poussée à appuyer plus fort, et elle n'avait pas pu cacher efficacement ses blessures. C'est son frère qui avait remarqué le premier que quelque chose clochait. D'ordinaire très coquette, la jeune fille s'était renfermée et ses vêtements colorés s'était ternis et devenait plus long au niveau des manches. Leurs parents, très riches, avaient immédiatement prit rendez-vous chez le meilleur psychiatre de Tuscaloosa et Zelda s'était retrouvée à s'assoir dans un fauteuil en vieux cuir face à une femme tirée à quatre épingles deux fois par semaines. Elle détestait cette femme. Tout chez elle la révulsait. Elle résumait à elle seule toute la mode cheap des années 90, sans aucun goût et avec une coupe tellement affreuse qu'il était impossible de faire une couverture de lit avec.
« Bien je suppose. J'ai reçu le dossier de candidature pour la Royal Academy of Arts. » répondit-elle avec une désintérêt assez incroyable. Pourtant, c'est ce qu'elle avait toujours rêvée de faire. Depuis qu'elle était gamine, Zelda avait une passion débordante pour l'Art et la mode, et après avoir pu visiter la Royal Academy quand elle avait sept ans; elle avait décrété qu'elle y ferait ses études et deviendrait costumière au Royal Ballet. Un rêve tout à fait sain, et accessible dans la mesure où elle n'avait aucun problèmes financier. Tout l'avantage d'avoir un père ambassadeur et une mère comédienne.
Elle caressa ses cicatrices et sentit un déclic en elle. Elle eu une soudaine envie de parler. De se confier. Elle voyait sa psy depuis plus d'un an, et elle n'avait jamais vraiment parler. Chaque fois, elle se contentait de répondre vaguement aux questions, et elle n'avait qu'une hâte, s'était de s'enfuir en courant du bureau. Mais pas cette fois. Elle décroisa les jambes, et s'avança au bord de sa chaise. Relevant la tête, elle prit une grande inspiration et…« Ma semaine était longue. Affreusement longue. Je crois que je suis fatiguée de faire semblant d'être quelqu'un que je ne suis pas. Tous le monde m'adore, je suis plus que populaire au lycée. Je suis une junior, mais je suis presque aussi aimée que les senior, et j'incarne ce que tous les premières années rêverait d'être. J'ai des notes exemplaires, de l'argent, je suis pompon girl, j'ai du talent. Mon frère jumeau, même s'il est resté à Londres, est à mes cotés, j'ai une bande de potes incroyablement grande, et j'ai la sensation de régner sur le peuple. Pourtant je me sens affreusement seule. Comme si je n'étais pas en phase avec mon temps, avec les gens qui m'entoure. Et j'ai beau me battre contre mes idées noires, chaque fois je finis par céder. C'est trop dur. Et la douleur physique est bien plus facile à endurer que la douleur psychique. ». Elle se renfrogna et se recroquevilla au fond de sa chaise. Son regard, habité quelque seconde avant, se vida.

La psy griffonna quelques phrases dans son carnet, et redressa ses lunettes. Elle articula un petit humhum avant de reposer son stylo. « Parle moi de ton frère. » La jeune fille releva vivement la tête. Elle détestait qu'on parle de son frère. Il était tellement tout pour elle, que chaque fois que quelqu'un y faisait référence, elle sortait ses griffes comme une furie. « Je suis rien sans Milo. Il m'a sauvé la vie un nombre incalculable de fois. Je crois d'ailleurs qu'on pourrait régner sur le monde tous les deux. » Elle repensa aux milliards de fois où son frère lui avait sauvée la mise. Chaque fois qu'elle faisait le mur, ou qu'elle avait de mauvaises notes, il était là pour la couvrir. Zelda sans Milo, c'était comme une tartine sans Nutella ou une guitare sans cordes. Et vice versa. « Et il ne sait toujours rien ? » La jeune fille releva la tête vivement et assassina son interlocutrice du regard. Évidemment qu'elle n'avait rien dit. Elle était la seule à porter le lourd secret qui la dévorait chaque jours un peu plus, et c'était pour ça qu'elle avait insisté pour partir à Tuscaloosa. Elle avait servit à ses parents l'excuse de la découverte, qu'elle voulait absolument voir autre chose que l'Angleterre et que l'Amérique était THE place to be pour découvrir une autre forme de mode. Évidemment qu'ils l'avaient cru, ses parents lui auraient passés n'importe quoi. « Non. Je n'ai rien dis à personne. Ils sont encore persuadés que je suis là simplement pour l'attrait de la découverte culturelle. ». Le médecin hocha la tête, et griffonna encore quelques phrases, sans regarder la jeune fille. « Milo aime tellement nos parents que je vois mal lui dire qu'ils... » « Qu'ils quoi Zelda ? Il va falloir que tu le dises. C'est réel, tu es au courant, et tu n'iras pas mieux tant que tu ne l'auras pas dis. » La jeune brune prit une longue respiration. Une boule s'était formée dans sa gorge, et elle préféra inspecter ses ongles impeccables pendant presque dix minutes avant d'avoir le courage de relever la tête et de parler. Jusqu'à présent, elle n'avait jamais parlé à personne de sa découverte. C'était à cause de ça que tous allait mal dans sa vie. Elle avait incarner ce que la plupart des jeunes filles de son âge rêvaient d'être, elle avait la sensation d'être fausse. Son jumeaux était à plus de sept-mille kilomètre d'elle, continuant sa vie comme il le pouvait. C'était comme si elle s'était arrachée une partie de son âme, volontairement, pour assouvir une envie égoïste. « Qu'ils ne sont pas nos parents biologiques. Que nous sommes adoptés. Parce que je refuse que mon frère passe par la même crise identitaire que moi. Je suis complètement perdu, parce que je n'ai absolument aucune idées de la personne que je suis réellement. Et tant que je n'aurais pas retrouvée nos parents biologique, je le cacherais à mon frère. Quitte à rester à l'autre bout du monde sans lui. » Une larme roula sur sa joue, et elle s'empressa de l'essuyer. Elle détestait la faiblesse. « On avance Zelda. On se revoit la semaine prochaine d'accord ? D'ici là, tâche de ne pas t'enfermer dans tes démons, et accroche toi à ce que tu aimes. Concentre toi sur ta candidature à la Royal Academy par exemple. » La jeune fille se leva, et déplissa sa jupe d'un mouvement expert, avant de serrer la main que lui tendait son médecin. « Bonne semaine. » dit-elle machinalement en avançant vers la porte.

Elle sortit de l'immeuble, et fit quelque pas avant de sortir son baladeur. Tout en mettant son casque avec beaucoup de soin pour ne pas se décoiffer, elle fit glisser sa paire de lunettes rose flashy sur le bout de son nez et lança la musique. Elle fit un mouvement de tête qui balança l'intégralité de sa longue chevelure sur son coté gauche et revêtit son plus beau sourire. Elle allait certainement croiser l'intégralité de la ville et sa jeunesse brillante et il était hors de question que qui que ce soit comprenne ce qui se passait réellement dans la tête de la jeune fille. Maintenant qu'elle était à l'extérieur, la dépression de Zelda n'existait plus et elle redevenait la Redvines puissante et aimée de tous. Malgré sa douceur naturelle, la jeune fille était puissante, presque calculatrice. Elle avait toujours trouvée ça beaucoup plus facile que de faire face aux moqueries quotidienne que subissaient les artistes et les geek du lycée; elle avait déjà assez de soucis dans sa vie personnelle pour faire face à ce genre de conneries. Et puis, elle était bien consciente qu'elle vivait dans une époque charnière où tout était en train de changer. Une fin de siècle… Si elle voulait enfoncer des portes pour réussir dans la vie, provoquer son destin, trouver ses parents biologiques et réaliser ses rêves; il fallait qu'elle contrôle sa vie dans les moindres détails dès à présent. Elle était seule contre le monde, pratiquement propulsée à dix-sept ans dans le monde des adultes et même si ses troubles psychologiques lui bouffaient la vie au quotidien, elle se plaisait à renvoyer cette image d'elle; aussi fausse qu'elle puisse être. Sans son frère, elle avait un besoin affectif beaucoup plus grand, et elle savait parfaitement qu'utiliser sa popularité était la meilleure des solutions. Alors elle prétendait. Et elle le faisait sacrément bien.